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Transition écologique : de l’emploi durable dans les Hauts-de-France

Quel meilleur remède à l’éco-anxiété que de mettre ses compétences au service de la transition écologique de la région ? La décarbonation de notre économie ouvre de nombreuses perspectives aux étudiants, jeunes diplômés et à ceux qui souhaitent se reconvertir pour que leur travail ait davantage d’impact.
Par Hugo Bonnaffé
Temps de lecture: 6 min

Décarbonation de l’économie : pourquoi la région des Hauts-de-France a un temps d’avance

En décembre 2023, la région des Hauts-de-France a formalisé lors de sa COP en faveur de la transition écologique un plan visant, à l’horizon 2030 la réduction des gaz à effet de serre ;

la préservation de la biodiversité, avec 14 millions d’hectares à restaurer et l’adaptation à une augmentation moyenne de la température de +4° d’ici à 2100. Un plan dont l’urgence a été soulignée par les inondations qui ont fortement touché le département du Pas-de-Calais ces derniers mois.

Jusqu’ici relativement épargnée par les événements climatiques liés au réchauffement de la planète, la région des Hauts-de-France peut s’enorgueillir d’avoir une dizaine d’années d’avance en matière de transition écologique, puisque le Programme Rev3 lancé en 2013 ambitionnait, déjà, de bâtir une économie régionale à faible émission de carbone, à l’aide d’un fonds d’investissement de 500 millions d’euros, d’« accélérateurs Rev3 » ainsi qu’une équipe d’experts pour accompagner les entreprises dans les démarches d’écoconception et la transformation de leur modèle économique. Ceci avec, en toile de fond, la volonté de ne pas opposer écologie et économie. Aussi, Frédéric Motte, Président de la mission Rev3 et conseiller régional délégué à la transformation économique régionale, veut croire la région « exemplaire et leader » en la matière, voyant dans la transition écologique une opportunité. Ce que démontrent l’implantation d’une vallée de la batterie électrique dans le Dunkerquois, avec 20 000 emplois à la clé, ou encore le Canal Seine-Nord Europe, dont le chantier mobilise quelque 6 000 personnes, avec la création nette de 3 000 emplois. Objectif : 50 millions de tonnes de carbone évitées sur 40 ans, en désengorgeant un réseau routier saturé par les camions.

On le voit, la transition écologique, lorsqu’elle se concrétise par de grands chantiers et/ou un renouveau industriel, crée des emplois. Mais cette transition implique aussi l’émergence de nouveaux métiers, et la mise à jour des compétences de nombreux professionnels, pour accorder leurs pratiques avec les objectifs écologiques du pays et de la région.

300 000 emplois en France d’ici 2030 pour la transition écologique

Selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), ce sont près de 300 000 emplois qui devraient être créés d’ici 2030 pour atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050 que se sont fixé la France et l’Europe. Des emplois répartis sur tout le territoire, balayant tous les niveaux de qualification. La totalité des secteurs de l’économie est concernée, mais trois d’entre eux auront particulièrement besoin de renfort : la production d’énergie bas carbone, les réseaux et le stockage de l’énergie et enfin l’amélioration de l’efficacité énergétique et la décarbonation.

Ainsi, le nombre de métiers liés aux énergies renouvelables — solaire, éolien, géothermie, hydraulique, biogaz ou nucléaire — devrait tripler entre 2024 et 2020. En témoignent le projet de construction de deux nouveaux réacteurs à Gravelines, ou l’installation — en discussion actuellement — de deux parcs éoliens, au large de Dunkerque - Bray-Dunes et Dieppe - Le Tréport.

Les travaux de rénovation énergétique des bâtiments devraient quant à eux générer entre 170 000 et 250 000 emplois supplémentaires d’ici 2030 : isolation, installation d’équipements, pilotage en temps réel de la consommation…

Enfin, la décarbonation des industries, nombreuses dans les Hauts-de-France (automobile, sidérurgie, agroalimentaire…), devrait aussi créer de l’emploi qualifié pour accompagner les entreprises dans la modification de leurs process de production, et l’adoption de technologies destinées à capter, stocker et valoriser leurs déchets et émissions de C02.

Les métiers de la transition énergétique

Les métiers de la transition énergétique fourniront le plus gros contingent d’emplois à pourvoir dans les années à venir. L’Onisep distingue six grandes familles de métiers dans ce domaine, qui constituent un point de départ intéressant pour s’orienter et rechercher une formation. Les métiers de la transition énergétique fourniront le plus gros contingent d’emplois à pourvoir dans les années à venir. L’Onisep distingue six grandes familles de métiers dans ce domaine, qui constituent un point de départ intéressant pour s’orienter et rechercher une formation.

• La fabrication

• L’installation

• L’exploitation et maintenance

• La recherche et conception

• Le conseil et la commercialisation

• Le management et les fonctions support

Les trois premières familles correspondent à des profils d’ouvriers qualifiés et techniciens, titulaires de diplômes allant du CAP au Bac +3. De nombreuses formations sont proposées en apprentissage, facilitant l’intégration professionnelle. Les trois familles suivantes correspondent plutôt à des formations de niveau Bac +5 à l’université (master), école d’ingénieurs ou de commerce.

Où se former aux nouveaux métiers de la transition écologique dans les Hauts-de-France ?

Les filières et nouvelles écoles dédiées aux métiers « verts » se multiplient, avec un catalogue de plus en plus vaste de formations courtes et longues. À Arras, le campus Terra Academia a été inauguré mi-mars, un projet soutenu par Veolia et présidé par l’ancien ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer. À Lille, Headn propose des formations pour devenir « acteur de la transformation du monde » au moyen de l’alternance. Le réseau national ETRE, animé dans la région par la Mission locale de Lille (Lille Avenirs) offre « des formations de remobilisation, sous forme de chantier ou en itinérance chez les entreprises », tandis que Junia, l’école d’ingénieurs de l’Université Catholique de Lille a ouvert un Bachelor « Transitions numérique, énergétique et environnementale ». À l’Université de Lille, la problématique de la transition écologique infuse désormais la plupart des cursus. Et les grandes écoles ne sont pas en reste, avec des spécialités à Science Po ou encore à l’ESJ (école supérieure de journalisme) et sa filière « Climat et Médias ».

Idem dans les écoles de commerce, qui sont nombreuses à avoir verdi leurs cursus afin que leurs futurs diplômés soient capables d’aider les entreprises à intégrer les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance dans leur stratégie.

Avec si peu de recul, il est difficile de distinguer les formations opportunément créées pour exploiter un nouveau filon et les cursus qui garantiront une insertion professionnelle rapide et au niveau de responsabilité escompté. Dans le doute, n’hésitez pas à vous rendre sur place et à poser vos questions.

3 acteurs économiques des Hauts-de-France impliqués dans la transition écologique

Boulanger recrute 300 techniciens réparateurs d’ici 2027

Réparer plutôt que jeter ? La pratique, encouragée par le « Bonus réparation » de l’État avec la loi anti-gaspillage, commence à rentrer dans les mœurs. Pour faire face aux nouveaux enjeux autour de la durabilité des produits vendus par l’enseigne nordiste, Boulanger recrute à tour de bras des techniciens capables de sauver nos appareils électroménagers de la poubelle. Possibilité de formation en alternance. Postuler chez Boulanger

Norauto ouvre une classe d’électrotechniciens basée à Wattrelos (59)

La maintenance et la réparation des véhicules hybrides et électriques constituent un défi majeur pour l’entreprise nordiste et leader européen des centres automobile. Le dispositif des « Classes Norauto » permet aux participants d’apprendre divers métiers de l’automobile, tout en offrant la possibilité de poursuivre en alternance pour obtenir d’autres diplômes. Il est ouvert aux candidats de tous horizons, y compris ceux en reconversion professionnelle. Il vise également à offrir des emplois en CDI, adaptés à tous les profils, qu’ils soient débutants ou en reconversion. En savoir plus sur les Classes Norauto

Avec Fayat, participez aux grands chantiers de la transition énergétique de la région

Fayat, le 1er groupe français indépendant de construction, recrute dans les Hauts-de-France, notamment à travers sa filiale Satelec, spécialiste de la transition énergétique. Expert des travaux électriques dans les bâtiments tertiaires, l’industrie et la « smart city », Satelec intervient par exemple dans la gestion et l’optimisation de l’éclairage public. Monteurs électriciens, chefs de projet - chargés d’affaire, chargés d’études d’exécution, chefs de chantier, conducteurs de travaux… : 75 postes sont ouverts dans les 9 agences de la région. Postuler chez Fayat

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