Football. National 3 : Aurélien Thoris - Willy Suret, une passion divaise

De son banc, Philippe Clément les a vus faire ce qu’il réclame depuis longtemps. « Aurél (Thoris) et Willy (Suret), cela fait sept ou huit ans que je leur répète qu’ils peuvent marquer et donner des passes. Ils ont un vrai talent pour cela, explique l’entraîneur de Dives Cabourg. Des fois, je trouve qu’ils manquaient un peu d’ambition pour faire mal dans la surface. Ils l’ont fait le bon jour, il y avait beaucoup de regards et ils se sont mis en avant. J’espère qu’ils vont poursuivre sur cette voie. »

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Face au voisin Villers Houlgate, les deux hommes ont fait lever un stade Heurtematte où ils font désormais un peu partie des murs, en compagnie de Maxime Verrier ou encore Kévin Lefrançois. Le SU Dives Cabourg a de vrais joueurs de ballon dans l’entrejeu. Willy Suret et Aurélien Thoris incarnent bien cela et ont mis la manière au moment de conclure pour brancher leur équipe sur le bon courant.

Willy Suret : « Il n’y a pas beaucoup de mots, que du plaisir et on risque de se coucher très tard »

D’une volée limpide qui a laissé Boisroux scotché dans le gazon, le premier a ouvert le score (1-0, 18’) samedi 23 mars, avant de chiper un ballon en position haute, de servir le second et de le voir ajuster une frappe parfaite des vingt mètres dans le petit filet (2-1, 45’+2). « C’est la force de l’habitude, sourit Willy Suret, sixième saison au club. On fait un pressing haut, je sais qu’il est là, toujours au même endroit, à ma gauche. Je fixe, je lui donne et j’ai presque les mains en l’air quand il a armé sa frappe. On a célébré tous les deux comme il se doit. On avait déjà battu Villers il y a cinq ou six ans en Coupe de France. On réitère devant beaucoup de monde. Il n’y a pas beaucoup de mots, que du plaisir et on risque de se coucher très tard. »

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Aurélien Thoris, neuvième saison de rang au SU Dives Cabourg, a reçu une ovation du petit millier de supporters présents à sa sortie du terrain, une fois que l’affaire était entendue (4-1). « On gagne chez nous, avec la manière, devant un public nombreux, savoure-t-il. On arrive à marquer beaucoup de buts, on n’en prend qu’un face au leader, c’est très encourageant pour la suite. On a trouvé de la continuité puisque c’est notre quatrième victoire d’affilée. Avec Willy, on est encore plus heureux parce qu’on a chacun réussi à marquer sur ce match. Le bonheur est complet. »

Philippe Clément : « Cela va au-delà du joueur, ce sont des mecs pour qui on a beaucoup d’affection »

Dives Cabourg s’installe ainsi dans la première moitié de classement (6^e) du groupe F de National 3. « On a 29 points, le maintien se jouera sans doute autour de 32 ou 35 points, tempère Willy Suret. Il nous manque une ou deux victoires pour être bien. On va essayer d’enchaîner. Il y a quatre matches, on avait un peu chaud, on était 12e. Aujourd’hui, on est sixième avec un petit matelas d’avance grâce à cette dynamique. Il ne faut pas se relâcher et continuer à prendre du plaisir. »

À ce rythme, les deux hommes s’imaginent encore longtemps sous ce maillot rouge qui répond à leurs attentes. « Je suis revenu depuis deux saisons et je risque de ne pas bouger de sitôt, surtout si ça continue comme ça, affirme Willy Suret. On va bientôt prendre trente ans tous les deux. J’espère qu’on va encore jouer cinq, six, sept ou huit ans. On va essayer de pousser. »

Ravi de la prestation des deux joueurs face à Villers Houlgate, Philippe Clément ne demande que ça. « Avec Aurél (Thoris), ça n’a pas toujours été simple au début, entame l’entraîneur divais. C’est quelqu’un qui a un ego fort. Il fallait qu’on se comprenne et on s’est compris très vite. Je crois qu’il y a un respect réciproque. Aujourd’hui, cela va au-delà du joueur. Ce sont des mecs pour qui on a beaucoup d’affection. Willy (Suret), c’est pareil. Je l’avais pris à l’essai un jour, j’avais vu quelqu’un qui fait toutes ses prises de balle vers l’avant. J’avais l’impression de voir un gamin qui s’éclate dans une cour de récréation et qui joue. Ça, j’adore. Il avait dû partir un an à La Réunion, avait signé à la Mos en rentrant. À la trêve, il m’a appelé, il devait être en boîte de nuit à 5 heures du matin : « Est-ce que tu me reprendrais ? ». Moi, les bons joueurs, je les reprends toujours. J’ai le souvenir de cet entretien où il me dit : « je suis con parce qu’il n’y a qu’à Heurtematte où je me plais. Qu’on soit en R1 ou en N3 à la rentrée, ça n’a pas d’importance. C’est là que je veux jouer ». Ils ont beaucoup de respect pour le club et on a beaucoup de respect pour eux. »

Cela transpire sur le terrain, où Dives Cabourg est invaincu en National 3 depuis début février.

Willy Suret et le SU Dives Cabourg ont fait une très belle opération en dominant Villers Houlgate (4-1), samedi 23 mars à domicile. Guillaume Marie