Le Sénat dévoile une estimation astronomique des dégâts commis lors des émeutes

Une facture revue à la hausse. Le coût des dégradations liées aux émeutes qui ont suivi la mort de Nahel, un adolescent tué par un policier à Nanterre, a été évalué à 783 millions d'euros par le Sénat. En septembre dernier, la facture avait été estimée à 730 millions d'euros par France assureurs. Un chiffre « colossal » pour le sénateur François-Noël Buffet (LR), rapporteur de la mission d'information transpartisane sur les émeutes de juin 2023.

En onze jours de violences urbaines ont été déclarés aux assureurs 16 400 sinistres, représentant ce coût de 793 millions d'euros, « soit un montant quatre fois supérieur à celui des émeutes de 2005 », selon le rapport cité par Le Parisien. Les montants déclarés ne représentent qu'une part des dommages aux biens, affirme cette enquête, qui estime que l'intégralité des dégâts s'élève au total à un milliard d'euros.

À LIRE AUSSI Émeutes à L'Hay-les-Roses : le maire Vincent Jeanbrun se confie sur son traumatisme« Le décès de Nahel M. a été l'élément déclencheur d'un mouvement qui n'avait que peu à voir avec cet élément tragique », a déploré le sénateur, selon des propos rapportés par l'Agence France-Presse (AFP). Car, selon le rapport, seulement une minorité des émeutiers « ont justifié leur participation » aux dégradations par la mort de l'adolescent.

40 % des dégradations en Île-de-France

Nourri par des auditions de policiers, d'élus locaux ou encore de membres d'associations, le rapport offre une cartographie détaillée des émeutes qui « surpassent » celles de 2005. L'Île-de-France apparaît ainsi comme la région la plus touchée par les dégradations. Selon Le Parisien, 40 % des dommages ont été déclarés sur le territoire, pour 42,4 % du coût total. 

Dans la région, plus d'une centaine de bâtiments publics ont été endommagés par les casseurs tandis que de nombreux transports publics, notamment des bus, ont été dégradés, voire incendiés.

Au total sur l'Hexagone, 2 508 bâtiments ont été incendiés ou dégradés, dont 273 commissariats et gendarmeries, 105 mairies et 243 écoles, note Le Parisien. Les commerces ont également été la cible des émeutiers. Selon le rapport, « autour de 1 500 » enseignes ont été vandalisées, dont 370 agences bancaires.

Au total, le Sénat dénombre près de 50 000 personnes qui ont participé aux émeutes, au sein desquelles figurent un tiers de mineurs. Le rapport indique que la plupart de ces émeutiers sont des garçons et que 60 % étaient des primo-délinquants.