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Européennes : à Roubaix, Jean-Luc Mélenchon fait campagne sur la Palestine

Le leader insoumis a tenu mercredi soir un meeting dans la ville du Nord, l’une des plus pauvres de France, à moins de deux mois du scrutin.

Tout un symbole. Le fondateur de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a choisi Roubaix, dans le Nord, pour tenir mercredi soir son premier meeting officiel en France hexagonale depuis le lancement de la campagne des européennes, à Villepinte, le mois dernier. Il a été acclamé par quelque 1200 militants, selon les organisateurs, dans cette ville de 96.000 âmes qui a voté à 52,5% pour lui au premier tour de la dernière élection présidentielle. Au point de se présenter, non sans ironie, comme «le président de Roubaix».

Dans un discours à bâtons rompus, Jean-Luc Mélenchon a largement abordé la situation à Gaza. «Tous ceux qui ne sont pas absolument d’accord avec le massacre sont immédiatement des antisémites», a regretté le leader insoumis, citant au-delà de son cas personnel «le secrétaire général de l’ONU, l’ONU elle-même, le Pape». Il a fait mine de s’interroger : «Pourquoi à 70 ans, je suis devenu antisémite ?». «Il est antisémite pour faire des clins d'œil aux quartiers populaires», a-t-il répondu, singeant ses opposants. Avant de retourner contre eux l’accusation de racisme : «C'est raciste de parler comme ça !»

«Repli communautaire»

Jean-Luc Mélenchon s’est présenté comme le tenant du camp de «la dignité, de la paix» et a appelé les Roubaisiens à voter massivement pour la liste LFI aux européennes. «Si vous laissez les listes des partisans de fermer les yeux sur les crimes ou de les approuver, si vous laissez ces listes-là l'emporter le 9 juin, c'est à vos propres dignités que vous ferez offense. Car vous aurez permis aux criminels et à leurs amis de marquer un point contre nous», a-t-il sermonné. En plus d’accuser le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, de «criminel», il a estimé que «ceux qui se taisent face aux tueries sont aussi des criminels par leur inaction».

Au début de son discours, Jean-Luc Mélenchon a pris soin de rendre un hommage appuyé à la candidate franco-palestinienne qui figure en septième position sur la liste de LFI aux européennes, Rima Hassan. «Regardez (...) celle-ci qui vient d’entrer dans notre file, avec une telle force, une telle générosité, une telle capacité à vous entraîner», a-t-il déclaré dans un tonnerre d’applaudissements. La médiatique militante propalestinienne a précédé Jean-Luc Mélenchon à la tribune où elle a prononcé un bref discours sans envolée. Des militants ont scandé «Rima, tiens bon», tandis que des drapeaux palestiniens flottaient au-dessus des travées.

À Roubaix, peut-être plus qu’ailleurs, s’est illustrée mercredi soir la ligne sur laquelle les Insoumis ont décidé de faire campagne : mobiliser sa base électorale, constituée en grande partie des habitants des quartiers populaires. Cette ville, l’une des plus touchées par la pauvreté en France, a récemment fait l’objet d’inquiétudes de la part des autorités, lesquelles ont alerté en 2019 sur «une tendance au repli communautaire» dans un rapport commandé par le premier ministre.

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75 commentaires
  • 0ltariev

    le

    Mélenchon se trompe de sujet !

  • FREDERIC.G

    le

    Dans cette campagne, le RN parle aux français, Renaissance parle aux européens et LFI parle des palestiniens. Cherchez l’erreur.

  • martjan

    le

    Le temps en viendra à bout, patience il n'est pas immortel.

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