Gastronomie : la France « distancée », Bercy annonce un plan de soutien

La ministre déléguée aux Entreprises, Olivia Grégoire, a annoncé un plan gouvernemental pour le secteur de la « haute gastronomie » française, destiné aussi bien à soutenir les vocations qu’à profiter des JO de Paris pour remettre la France sur la carte.

Olivia Grégoire, ministre déléguée aux Entreprises.
Olivia Grégoire, ministre déléguée aux Entreprises. (Photo archives Teresa Suarez/EPA)

« La gastronomie fait face, depuis la fin des années 90, à la montée en puissance des gastronomies étrangères et se trouve distancée par les performances et l’influence d’autres pays », a noté la ministre lors d’une présentation à la presse, vendredi.

Reprenant les inquiétudes de chefs français quant au déclin supposé du prestige culinaire de leur pays, elle a cité, pêle-mêle, la fascination pour les scènes asiatique, espagnole, danoise ou même péruvienne et les résultats décevants des équipes de France dans les compétitions de cuisine internationales, type Bocuse d’Or.

« C’est un fait avéré : nos concurrents ont de l’ambition et des moyens et ils développent des stratégies efficaces pour faire rayonner leurs cuisines. À notre tour d’être ambitieux, volontaires et armés pour cette compétition à l’échelle du monde », a réagi le chef le plus étoilé de France, Alain Ducasse.

Des échanges type Erasmus des métiers de bouche

Ce plan, en partenariat avec Business France, comporte la création de deux institutions : un centre d’entraînement pour les jeunes talents français, notamment pour les compétitions culinaires internationales, qui sera piloté par la région Auvergne-Rhône-Alpes, et la création d’une Fédération ou Institut des métiers de la haute gastronomie, pour structurer la filière.

Bercy souhaite aussi intensifier les échanges type Erasmus des métiers de bouche et du savoir-faire culinaire, en s’appuyant sur des programmes menés par les ambassades et le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.

« Si les meilleurs en cocktails sont au Royaume-Uni, alors nos jeunes apprentis doivent pouvoir y aller cinq mois pour se parfaire », a indiqué la ministre.

À l’étranger, la France réactive aussi ses programmes de gastro-diplomatie, via le retour des événements en ambassade « Goût de/Good France » (dont la dernière édition remonte à 2021) et l’accompagnement inédit de projets entrepreneuriaux de chefs français dans quatre « marchés porteurs », dont Hong Kong et l’Arabie saoudite.

« La gastronomie, c’est du soft power (de l’influence, NDLR) mais c’est aussi du hard money (des revenus, NDLR) », a expliqué la ministre, alors que le secteur de la restauration représente 35,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires et est devenu, malgré la crise de recrutement, le cinquième secteur le plus pourvoyeur d’emplois en France.

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Ce plan « haute gastronomie » s’appuie sur un modeste financement de 1,5 million d’euros, dont les deux tiers pour différents événements culinaires en régions liés aux Jeux olympiques (26 juillet-11 août) et paralympiques (28 août-8 septembre).

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