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Rétractation de Ziad Takieddine : des protagonistes de l’opération « Sauver Sarko » affirment que l’ancien président était impliqué

Des acteurs de l’opération destinée à blanchir – sans succès – Nicolas Sarkozy dans l’affaire du financement présumé libyen de sa campagne de 2007 témoignent contre l’ancien président dans « Complément d’enquête ».

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Publié le 11 avril 2024 à 22h02, modifié le 12 avril 2024 à 08h21

Temps de Lecture 2 min.

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Nicolas Sarkozy a-t-il allumé un nouveau feu judiciaire en tentant d’en éteindre un autre ? Face aux caméras de « Complément d’enquête », diffusé jeudi 11 avril sur France 2, des protagonistes de l’autoproclamée opération « Sauver Sarko » affirment que l’ancien président de la République était impliqué dans la rétractation impromptue de Ziad Takieddine.

Fin 2020, celui que Nicolas Sarkozy considère comme son « principal accusateur » dans l’enquête sur le financement présumé libyen de sa campagne de 2007, s’était vu promettre plusieurs millions d’euros par une équipe hétéroclite mêlant scénariste, escroc, entrepreneur et figure de la presse people – Michèle Marchand (dite « Mimi ») – en échange de sa rétractation. Selon l’affairiste, c’est cette dernière qui lui avait suggéré les mots à employer.

Nicolas Sarkozy a toujours démenti toute participation aussi bien dans ce revirement, son financement – estimé à 608 000 euros, l’ensemble des sommes promises n’ayant pas été versées – ainsi que sa médiatisation. Tout juste a-t-il reconnu avoir été tenu informé un mois avant sa diffusion. « C’est impossible qu’on m’impute le projet de rassembler ces gens, avait-il déclaré devant les juges en octobre. C’est une insulte à mon intelligence. »

Marionnettiste

Ces dénégations n’ont pas convaincu les juges, qui l’ont mis en examen pour « recel de subornation de témoin » et « association de malfaiteurs ». Interrogé sur les nouveaux témoignages, son avocat, Christophe Ingrain, estime que « M. Takieddine semble proposer une nouvelle version de son rôle. (…) Il s’agit de la quatorzième. (…) Nous n’avons pas l’intention de la commenter. »

L’affairiste, en fuite au Liban après sa condamnation dans l’affaire de Karachi, est bien au cœur de l’émission. Interrogé par les journalistes sur l’implication de l’ancien président de la République, il déclare « Ah oui, c’est lui qui… bien sûr », mimant simultanément le geste d’un marionnettiste. Mais ce n’est pas le seul témoin.

Face à « Complément d’enquête », l’un des membres de l’équipe, un individu déjà condamné pour escroquerie nommé Noël Dubus affirme que c’est Nicolas Sarkozy qui a donné son accord à un riche entrepreneur pour qu’il verse 72 000 euros à Mimi Marchand. Selon les enquêteurs, ce contrat, sous couvert de prestations de communication, a financé la deuxième phase de l’opération « Sauver Sarko », à savoir les aveux de Ziad Takieddine devant notaire, destinés à être envoyés à la justice française.

Profils interlopes

A quel point Nicolas Sarkozy et ses proches étaient-ils au courant de cette deuxième phase ? « Mimi me donne des questions [auxquelles M. Takieddine répond dans ses aveux] qui sont validées, d’après elle, par [Thierry] Herzog [avocat historique et proche de l’ancien chef de l’Etat] bien évidemment », déclare M. Dubus à « Complément d’enquête ». L’avocat de M. Herzog, Paul-Albert Iweins, dément. Il « n’est jamais intervenu dans ce dossier. (…) S’il y avait eu le moindre soupçon raisonnable, il aurait été mis en examen [après avoir été entendu comme témoin], ce qui n’est pas le cas. »

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