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Réseaux sociaux

Elections législatives en Inde : sur Internet, l’islamophobie est un outil électoral

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A la veille du scrutin, qui débute vendredi, les vidéos et messages haineux se multiplient à l’encontre des minorités religieuses, en particulier les musulmans. Une manière, pour les hindous nationalistes du Bharatiya Janata Party au pouvoir, de polariser les électeurs.
par Clara Grégoire
publié le 18 avril 2024 à 6h40

En quelques heures à peine les accusations ont inondé les réseaux sociaux. «Six musulmans se seraient rendus auprès d’une famille […] à l’extérieur du Quest Mall [à Calcutta] et auraient enlevé leur fille.» «Faites passer le message», écrivait mi-mars Sunanda Roy, suivie par plus de 60 000 personnes sur X (ex-Twitter). L’influenceuse de droite n’aura pas attendu longtemps. Une myriade d’autres comptes et messages WhatsApp ont relayé l’information, et dénoncé «quatre cas similaires sur les dix derniers jours». La police de la ville a dû réagir : «Aucun incident de ce type n’a eu lieu», a-t-elle rétorqué, recouvrant les messages d’un large «FAKE» en lettres rouges majuscules.

Ce type de récit, l’Inde, qui s’apprête à élire un nouveau Parlement à partir de vendredi 19 avril, en connaît plus d’un. Désinformation, mèmes moqueurs, appels au massacre, théories du complot… Sur tous les réseaux sociaux, les textes et vidéos ciblant les musulmans pullulent. Selon un rapport publié fin février par India Hate Lab, un groupe de recherche basé à Washington, les discours islamophobes ont augmenté de 62 % en Inde entr

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