Eugénie Bastié: «Stefan Zweig ou les malheurs d’un centriste au temps des extrêmes»
CHRONIQUE - Mélancolie de l’Europe, un recueil de textes inédits de l’écrivain, paraît chez Plon. L’occasion de nous plonger dans les tourments d’une âme inquiète partagée entre le rêve idéaliste d’une Europe ou régnerait la paix perpétuelle et la cruelle lucidité d’un connaisseur profond du cœur humain.
Stefan Zweig est à la mode. Le Monde d’hier, son livre testamentaire où il décrit avec nostalgie l’Europe d’avant le chaos nationaliste, eldorado bâti sur une foi inébranlable dans la culture et le progrès, devient la bible des centristes inquiets de la montée aux extrêmes de notre société. Dans la série d’Éric Benzekri La Fièvre, qui décrit une France en proie à la polarisation identitaire, revient comme un mantra cet extrait : « Peu à peu, il devint impossible d’échanger avec quiconque une parole raisonnable. Les plus pacifiques, les plus débonnaires, étaient enivrés par les vapeurs de sang (…) Il ne restait dès lors qu’une chose à faire : se replier sur soi-même et se taire aussi longtemps que durerait la fièvre. » Alors, l’écrivain juif autrichien, fondu dans le creuset de la Mitteleuropa, est-il le prophète de notre temps ?
Pour le savoir, il faut lire Mélancolie de l’Europe, un recueil de dix-sept textes inédits en français (articles, conférences, manifestes) écrits…
Globetrotter
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Un écrivain remarquable mais pusillanime. Au Brésil, où il s'était réfugié, Bernanos lui avait demandé de s'engager publiquement et avec force contre la peste nazie. Il avait esquivé, avant de se suicider ...
3374351 (profil non modéré)
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Merci Madame Bastié pour ce très bel article.
Bonaparte1957
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De lui, j'ai juste lu Fouché c'était un régal à lire