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En Arménie, à la rencontre des réfugiés du Haut-Karabakh : "Vivre encore sous la menace d’une invasion ? Sans moi"

Tatevic Petrosian, avec sa mère et son père - qui vient de subir un quadruple pontage coronarien -, ont trouvé refuge dans une école qui menace de s’effondrer.

Tatevic Petrosian, avec sa mère et son père - qui vient de subir un quadruple pontage coronarien -, ont trouvé refuge dans une école qui menace de s’effondrer.

Photo Gilles Bader

Nos envoyés spéciaux se sont rendus à Masis, en Arménie, dans les environs de la capitale Erevan. Ils y ont rencontré des réfugiés du Haut-Karabakh installés à l’abri de la guerre. Mais épuisés par cette vie si loin de chez eux.

Et maintenant, que va bien pouvoir faire Tatevic Petrosian, avec ses deux gosses, sa mère et ses dents en or comme s’en font poser les paysannes, son père qui vient de subir un quadruple pontage coronarien, et surtout, pas un sou devant ?

D’ici un mois, la jeune femme et ses proches devront avoir quitté l’ancienne salle de classe qu’ils occupent dans une école désaffectée de Masis, grosse bourgade des environs de Erevan, la capitale arménienne. La question vaut pour la jeune veuve rencontrée mardi 9 avril, comme pour une partie des 100 000 réfugiés du Haut-Karabakh installés en Arménie depuis fin septembre.

En quelques jours, l’entière population de la petite république autonome d’Artsakh (le nom arménien du Haut-Karabakh), une enclave arménophone et chrétienne en Azerbaïdjan musulmane, avait fui l’offensive militaire azérie en un exode biblique vers la grande sœur arménienne. Comme si du jour au lendemain, débarquaient dans les Bouches-du-Rhône deux millions de malheureux qu’il fallait nourrir, loger, scolariser et soigner.

À bout de ressources, le gouvernement arménien, qui dans le même temps est confronté à une multiplication des escarmouches azéries sur sa frontière, a donc annoncé la fin imminente de l’aide mensuelle de 50 000 drams (environ 120 euros) versée aux réfugiés.

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