Halte à la koufarophobie

Halte à la koufarophobie - Le billet de Sophia Aram
Halte à la koufarophobie - Le billet de Sophia Aram
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Mercredi dernier vers 19h30, deux individus sirotant un verre de rosé dans le centre-ville de Bordeaux ont été interpellés par un homme, tout de qamis vêtu, fraichement débarqué d’Afghanistan, leur reprochant de boire de l’alcool ce qui d’après-lui, ne se faisait pas, en général, et encore moins le jour de l’Aïd… et j’imagine encore moins quand on a des tronches “à ne pas boire d’alcool“.

Visiblement attachés à la liberté et à l’apéro, y compris le jour de l’Aïd, les deux individus d’origine algérienne ont rappelé l’évidence en faisant savoir à l’impétrant gougnafier en Keffieh que “cela ne le regardait pas“. Malheureusement plus attaché à ses convictions religieuses qu’à l’altérité, l’homme commença par les rouer de coups puis s’en alla chercher un couteau dans le but à moitié accompli de tuer les deux “mécréants“ selon un protocole maintenant bien établi et en vogue parmi certains individus de confession musulmane qui n’admettent pas que l’on puisse avoir des convictions différentes des leurs.

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L’agresseur refusant de lâcher son couteau lorsqu’une équipe de policier lui en fit la requête, se prit trois balles de fusil d’assaut qui l’expédièrent précipitamment au paradis, bon ben, des martyrs enturbannés qui luttent contre les buveurs de rosée le jour de l’Aïd.

Un fait divers qualifié par l'Agence France Presse de : "différend sur la consommation d'alcool".

On saluera le choix des mots et de l’évitement, nous épargnant in extremis le “drame de la sobriété“ et dont le slogan aurait pu être "boire ou mourir, il faut choisir".

Ayant moi-même une “tête à ne pas boire d’alcool“ et militant farouchement pour ma liberté de ne pas me conformer aux injonctions religieuses en général, vous comprendrez toute ma détresse lorsqu’au détour d’une de ses platitudes télévisées, Pablo Pillaud-Vivien, rédacteur en chef de la revue Regards déclara au sujet de l’agresseur : “Si tant est qu’il soit afghan, l’agresseur, alors il y a une crise de l’accueil“.

Pour tous ceux qui comme moi, ne verraient pas vraiment ce qu’il y aurait de mécanique entre le fait qu’il soit afghan et la “crise de l’accueil“, l’inénarrable endive recuite du commentaire misérabiliste estampillé “de gauche“ poursuit : “Lorsque ils sont déséquilibrés, lorsqu’ils ont des idées noires, parfois ils passent à la violence, il faut mieux les intégrer“.

Un décérébré ayant la souplesse d’esprit d’un nazi, poignarde un homme au nom de ses convictions religieuses, et c’est un drame de l’accueil voire un manque d’hospitalité de la France.

Le plus navrant c’est qu’au-delà de cette propension à tenir la France pour responsable de ce qu’un abruti vient commettre ici, c’est qu’il ne fait aucun cas des deux algériens dont l’un a perdu la vie pour avoir picolé le soir de l’Aïd. Incapable de voir le racisme et la violence qu’il y a à tuer quelqu’un sous prétexte qu’il ne se conforme pas aux principes de l’islam.

Il serait temps, que l’on soit croyant ou non, de s’insurger contre cette discrimination que personne ne veut nommer, cette discrimination, c’est la koufarobie. Parce que les koufars (mécréants en arabe) ont le droit de vivre sereinement, et tous les athées de culture musulmane devraient être libres, entendus et respectés, à l’abri des menaces et des injonctions communautaires et surtout à ne pas être suspectés d’être racistes pour autant, laissez-nous vivre notre koufarisme en paix.

Voilà, c’était mon coup de gueule du lundi contre la koufarophobie et pour le droit des apostats à la vie, avec ou sans rosé !

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