Jean-Charles Lajoie

Patrick Roy, symbole de la candidature de Québec

Patrick Roy, symbole de la candidature de Québec

Jean-Charles Lajoie

Publié 11 avril
Mis à jour 11 avril

Alors que l’on croyait les mouvements partisans du retour des bleus enterrés à jamais, voilà que le retour de Patrick Roy derrière un banc de la Ligue nationale semble avoir ravivé la flamme que je croyais bel et bien éteinte.

Certains d’entre vous diront que je fais des amalgames en liant la présence de Patrick derrière le banc des Islanders à une montée de la ferveur pour le retour des Nordiques... c’est peut-être en partie vrai, mais pas totalement.

Après plus de 10 ans passés à représenter les Remparts devant les médias de Québec et du Québec, Patrick Roy, natif de la Vieille Capitale, est plus que jamais synonyme de la ville.

Et Patrick Roy est aussi synonyme de Ligue nationale de hockey. Il l’est toujours demeuré même lorsque toutes et tous avaient acquis la conviction qu’il dirigerait dans le junior jusqu’à la retraite sans jamais diriger de nouveau une équipe du circuit Bettman...

Les nombreux plaidoyers de Patrick en faveur de la candidature de Québec font de lui, même si son chandail numéro 33 est retiré dans le plafond du Centre Bell, même s’il a gagné deux coupes Stanley au Colorado plutôt qu’à Québec, même s’il est désormais et probablement jusqu’à sa vraie retraite un Islanders, ils font de lui un Nordique aux yeux du public et même des observateurs.

Patrick Roy a un pouvoir d’attraction irrésistible, un magnétisme hors du commun. Patrick ne laisse personne indifférent, c’est connu et documenté, mais plus que ça, il entraine à sa suite, il éveille tous les sens des partisans de hockey qui contiennent très mal leur envie folle de le suivre.

Dès janvier, je me suis empressé de partir vers New York pour aller voir coacher Patrick. Ce soir, plus de 200 amateurs de hockey de Québec, mais aussi et surtout des amateurs de Patrick sortent de quatre autocars pour aller voir le CH face aux Islanders, mais aussi pour aller voir Patrick coacher.

Pour aller fantasmer un peu plus sur ce jour probablement trop lointain où le Roy reviendra à Québec et derrière un banc, mais d’un club de la meilleure ligue de hockey au monde.

Deux cent personnes se sont payé un forfait transport aller-retour et billets pour un match de la Ligue nationale à Long Island ce soir. Nommez-moi un seul autre coach ou même joueur vedette québécois qui serait capable de faire faire 15 heures d’autobus pour aller assister à un match de hockey ?

Cherchez tant que vous voulez, vous n’en trouverez pas.

C’est exactement ça, l’effet Patrick Roy. Un effet qui, derrière le banc des Islanders, a un peu tardé à se faire sentir, mais qui semble résolument vouloir réussir avec une admission aux séries de fin de saison.

Rien de confirmé, encore, mais disons que les cinq victoires de suite de l’équipe, les six triomphes dans leurs sept derniers matchs y incluant des gains face aux Panthers, aux Flyers, aux Predators et aux Rangers mardi tendent à démontrer catégoriquement que les joueurs des «Isles» ont acheté le plan de Patrick Roy.

Rien d’officiellement réglé, donc, en ce qui a trait aux séries, mais des maudites bonnes chances de pouvoir suivre les Islanders avec un intérêt renouvelé grâce à la présence de Patrick.

La guéguerre qui se dessine sous nos yeux entre les Rangers de Peter Laviolette et les Islanders de Patrick me fait saliver. Elle me fait espérer une série éliminatoire entre ses deux grands rivaux de New York.

Elle me fait aussi réaliser tout ce que l’on a perdu à Montréal et au Québec le jour où les Nordiques ont été vulgairement vendus puis déménagés à Denver au Colorado.

Juste d’imaginer Patrick derrière le banc des Nordiques de Québec face à Martin St-Louis derrière le banc du Canadien de Montréal me donne un plaisir inaccessible, mais néanmoins entier.

Et à la limite m’imaginer le même Martin St-Louis derrière le banc du Canadien en lutte effrénée pour entrer en séries de fin de saison et devant diriger un match crucial contre un rival direct, Patrick Roy derrière le banc des Sénateurs d’Ottawa.

Ce fantasme-là était pas mal plus simple à réaliser. Malheureusement, la peur a gagné sur la confiance, l’économie a gagné sur l’investissement grand, mais payant...

Malheureusement, un nouvel actionnaire de contrôle en recherche d’un nouvel édifice et de partisans payants à mettre dedans à Ottawa a jugé ne pas avoir besoin d’un porte-étendard, d’un ambassadeur comme Patrick Roy pour mener à bien son grand projet.

Des fois, t’sé, le gros bon sens semble tellement compliqué à trouver et à appliquer...