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Quand des jeunes bercés au rap découvrent la musique classique : « C’est de la musique sans gros mots ! »

Depuis six ans, l’association Les Étoiles du Piano à Roubaix travaille à la sensibilisation à la musique classique auprès des jeunes publics de la métropole. De belles rencontres et de vraies découvertes pour beaucoup.
Par Jean-Marc Petit
Temps de lecture: 2 min

« La musique classique, c’est pour les vieux ! Moi je préfère le rap ». Lisa Garcia, chargée de médiation au sein de l’association roubaisienne les Étoiles du piano, est habituée à entendre ce genre de réflexion depuis le temps qu’elle anime des ateliers de découverte musicale après du jeune public, de 7 à 22 ans. Mais des avis qui changent vite quand le plaisir de la découverte prend le dessus.

Ce jour-là, c’est à l’École de la Deuxième Chance de Lille qu’elle rencontre quelques adolescents déscolarisés, pour leur faire découvrir que « la musique classique se cache partout ».

William, l’amateur de rap, est très étonné d’apprendre que la petite ritournelle qui accompagne cette chanson du rappeur américain Nas est en fait La Lettre à Elise de Beethoven, que Les Quatre saisons de Vivaldi se nichent dans le No Life d’Orelsan, ou qu’une Toccata de Bach est utilisée dans le dessin animé Naruto ou encore dans le jeu vidéo Dark Castle…

Accompagner les jeunes

« Notre ADN, c’est accompagner les jeunes », explique Delphine Dubreuil, directrice générale des Étoiles du Piano. « Quand Patrick Bougamont a créé l’association en 2017, c’était pour créer un concours international de piano, accompagner les lauréats dans leur professionnalisation, leur offrir des opportunités de jouer en public, mais également de sensibiliser tout au long de l’année des publics éloignés de la musique classique, susciter leur intérêt, organiser des concerts expliqués au sein du Conservatoire de Roubaix, et réaliser des ateliers de découverte dans les écoles, les centres sociaux, les associations d’insertion. »

L’amateur de rap est très étonné d’apprendre que la petite ritournelle qui accompagne cette chanson du rappeur américain Nas est en fait La Lettre à Elise de Beethoven ou que Les Quatre saisons de Vivaldi se nichent dans le No Life d’Orelsan...

Avec de belles réactions à l’arrivée. Comme quand la lauréate 2018 des Étoiles du piano, Mirabelle Kajenjeri a joué devant les élèves de CE2 de l’école la Cordée de Roubaix. « Moi, j’étais heureux » s’est exclamé un enfant. « Le classique, c’est de la musique sans gros mots » a renchéri un autre. Délicieuses réactions spontanées qui prouvent que la musique classique peut parler à tous.

« Cette année, nous allons toucher 1 000 jeunes » estime Delphine Dubreuil. Les Étoiles du piano veulent briller partout.

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