Dimanche, Tanguy Floch Prigent va découvrir Paris-Roubaix. Une découverte de plus pour celui qui a pris sa première licence en 2021 mais qui a vraiment débuté le vélo en Junior 2. Cette saison, il découvre le niveau Elite au Vendée U après deux saisons au CM Aubervilliers 93-St-Michel. "J'ai pris une licence en J1 mais je n'ai pas couru. J'ai fait ma première Fedérale Juniors en J2 en 2022, je termine 10e des Boucles de Seine-et-Marne. Ma première course en 1ère catégorie, je fais 8e. J'ai fait plusieurs podiums sur des Fédérale Juniors (2e de la Cantonale et 3e du Tour du Centre Alsace, NDLR). J'ai aussi 18 podiums en Open 1". Mais le coureur de 19 ans n'est pas novice dans tous les domaines. Courir sur les pavés du nord, il l'a déjà fait en Coupe de France, à la Pévèle Classic.

« JE N'AI PAS VU LE PELOTON »

Avant de faire du vélo, le Francilien était triathlète dans le groupe performance d'Issy Triathlon. La partie cycliste était son point... faible. "C'était le vélo qui me coûtait du temps. Au Championnat de France, j'étais dans les cinq meilleurs en course à pied mais à vélo, je me faisais sortir de la roue, je n'étais pas assez fort. Mon ancien coach de triathlon m'a dit de travailler le vélo. Je progressais petit à petit mais surtout, je prenais du plaisir sur Zwift. J'ai pris ma première licence". Alors que le plaisir s'émousse dans les deux autres disciplines. "Je m'étais blessé en course à pied pendant le confinement. En natation, j'en pouvais plus". Deux saisons plus tard, le voilà donc recruté par le Vendée U. "C'était déjà fou d'y arriver. J'ai beaucoup bossé pour l'équipe. Je veux donner, donner, pour l'équipe, insiste-t-il. Il faut donner pour recevoir. Il n'y a pas mieux pour apprendre. Je suis très content d'y être. J'ai arrêté le triathlon et je ne le regrette pas".

Tanguy Floch Prigent a décroché son premier podium de l'année, loin de la Vendée, et même hors des frontière, au Grand Prix Crevoisier-Tour de la Courtine dans le Jura Suisse (voir classement). "C'était déjà un sacré déplacement, à six coureurs, on avait l'objectif de gagner comme l'an dernier (avec Lucas Grolier, NDLR). Il faisait froid, le ressenti était -3°C, il y a eu de la neige, il fallait être présent mentalement être couvert". L'Espoir 2 n'est tout de même pas resté au chaud dans le paquet. "Je n'ai pas vu le peloton, j'ai fait 110 km devant, à 2 puis 3, et Grégory (Pouvreault) est revenu sur nous. Je donne tout pour lui. Il attaque dans la dernière bosse et je règle le sprint pour la place de 2". La victoire de son coéquipier l'a rempli de joie. "J'étais très content que Grégory gagne, il est une source d'inspiration, il roule beaucoup pour l'équipe et enfin il gagne". Et le Vendée U place cinq coureurs dans les 20 premiers.

« LES COUREURS, JE NE LES CONNAIS PAS »

Le Breton de Paris connaît ses lacunes. "Au début, j'avais du mal pour le placement. Sur les Boucles de Seine-et-Marne 2022, je suis 100e au pied de la bosse et je me retrouve parmi les 10 meilleurs comme Noa Isidore et Rayan Boulahoite qui sont des personnes exceptionnelles, physiquement et humainement". La découverte des courses est aussi une nouveauté pour lui. "Je ne les connais pas toutes, je découvre, admet-il. Le Circuit du Morbihan, le Circuit du Mené je connaissais. Paris-Roubaix est une étape supplémentaire, je vais découvrir un niveau que je ne connais pas". Autre découverte cette saison, ses adversaires. "Les coureurs aussi je ne les connais pas. Maximilian Cushway, je le connais de nom mais pas personnellement. C'est un extra-terrestre, il l'a encore démontré ce matin", rapportait-il après le contre-la-montre du Circuit du Mené.

Pendant la semaine, Tanguy Floch Prigent vit à côté de Paris, à Issy-les-Moulineaux, et étudie dans la capitale. "Je fais mes études dans le VIe arrondissement, un DUT GEA option management. Je continue car les études sont importantes. J'aime bien le management. Depuis le collège, j'ai la chance d'être en section sportive triathlon avec des horaires aménagés. Et maintenant avec le Vendée U, j'ai conservé quelques horaires aménagés qui me permettent d'aller rouler". Et parmi ses prochains objectifs figurent "les chronos longs, comme au Championnat de France", conclut le 2e du CLM de Bailleau-le-Pin.