Marseille : chaos à l'OM, l'entraîneur André Villas-Boas démissionne

Samedi, le club marseillais a vu son centre d'entraînement a été envahi par des supporters furieux contre la direction du club et frustrés par les résultats de l'équipe.

L'entraîneur portugais de l'Olympique de Marseille, André Villas-Boas, en conférence de presse à Marseille, le 15 janvier 2021.
L’entraîneur portugais de l’Olympique de Marseille, André Villas-Boas, en conférence de presse à Marseille, le 15 janvier 2021. (©AFP/Archives/NICOLAS TUCAT)
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L’Olympique de Marseille (OM) s’est enfoncé encore un peu plus dans le chaos mardi 3 février 2021, mais aussi dans l’absurde, avec la mise à pied de son entraîneur André Villas-Boas, qui avait lui-même annoncé quelques heures plus tôt son intention de démissionner.

En une seule journée, Villas-Boas a donc été entraîneur de plein droit, puis entraîneur démissionnaire et enfin entraîneur mis à pied. 

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Olivier Ntcham met le feu aux poudres

L’OM a donc vécu une nouvelle journée de tempête, trois jours à peine après le traumatisme vécu samedi, quand son centre d’entraînement a été envahi par des supporters furieux contre la direction du club et frustrés par les résultats de l’équipe. Huit d’entre eux ont été maintenus en détention lundi en attendant un procès prévu le 24 février.

Ces incidents devaient d’ailleurs être le principal sujet de la conférence de presse organisée à 13h à la Commanderie, où les arbres brûlés et le ballet des camionnettes d’artisans, vitrier ou serrurier, rappelaient l’ampleur des dégâts.

Ils l’ont été quelques minutes, le temps pour André Villas-Boas de raconter « un moment de choc », « difficile à vivre ». Mais au détour d’une question anodine sur la fin du mercato et la signature lundi soir du milieu de terrain français Olivier Ntcham, le coach a « lâché une bombe là où il y avait encore des braises », selon les mots d’un membre du club.

« Je n’ai rien à voir avec cette décision, que j’ai apprise par la presse. C’est précisément un joueur pour lequel j’avais dit non. Il n’a jamais été dans notre liste et je n’étais pas pour. C’est pour ça que j’ai présenté ma démission, sans rien demander (financièrement, ndlr) à l’OM », a dit André Villas-Boas , à la stupeur de tous les journalistes présents.

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Conflit avec Pablo Longoria

« Je veux seulement partir pour des différences de vue sur la politique sportive. Je n’étais pas au courant (pour Ntcham) alors qu’il y avait un « gentlemen’s agreement » (…) C’est un mec qui n’a rien à voir avec les caractéristiques de celui qui est parti (Sanson, ndlr). Un principe a été cassé et ce n’est pas ma façon de travailler. Mon professionnalisme a été touché« , a ajouté « AVB ».

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Sans prononcer son nom, Villas-Boas exprimait ainsi un profond désaccord avec le travail de l’Espagnol Pablo Longoria, responsable depuis le début de la saison de tout le secteur sportif et artisan d’un mercato jugé réussi par une majorité d’observateurs.

Expliquant qu’il attendait encore une réponse de la direction à sa démission, Villas-Boas est ensuite allé diriger l’entraînement, débuté par une discussion avec son capitaine Steve Mandanda, seul membre de l’effectif à avoir été informé avant la presse de la décision du technicien portugais.

Cette séance de travail a finalement été la dernière pour Villas-Boas, car la direction de l’OM a rapidement donné sa réponse sous la forme d’un communiqué abrupt, annonçant sa « mise à pied ».

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Pression sur Eyraud

« Cette décision conservatoire est devenue inévitable compte tenu de la répétition récente d’agissements et d’attitudes qui nuisent gravement à l’institution Olympique de Marseille et à ses salariés qui la défendent quotidiennement », a expliqué l’OM.

« Les propos notamment tenus aujourd’hui en conférence de presse à l’égard de Pablo Longoria (…) sont inacceptables », ont ajouté les auteurs du communiqué. « D’éventuelles sanctions seront prises à l’encontre d’André Villas-Boas à l’issue d’une procédure disciplinaire », a conclu le club.

Le ton est dur mais reflète le sentiment d’une partie des employés de l’OM, agacés par la liberté de ton d’un coach qui depuis le début de saison s’en est pris nommément et parfois brutalement à plusieurs journalistes, a critiqué des choix de la direction ou a annoncé il y a une semaine qu’il ne serait plus là la saison prochaine.

Le président de l'Olympique de Marseille, Jacques-Henri Eyraud, lors d'une conférence de presse, le 4 septembre 2019 au centre d'entraînement Robert-Louis Dreyfus à Marseille.
Le président de l’Olympique de Marseille, Jacques-Henri Eyraud, lors d’une conférence de presse, le 4 septembre 2019 au centre d’entraînement Robert-Louis Dreyfus à Marseille. (©AFP/Archives/Boris HORVAT)

Il avait raison et son aventure marseillaise, couronnée par une belle deuxième place la saison dernière et un retour en Ligue des Champions sept ans après, se termine donc par un conflit. La pression est désormais immense sur le président Jacques-Henri Eyraud, cible privilégiée de la colère des supporters, auprès desquels il est extrêmement impopulaire.

Les joueurs, eux, ne savent pas qui sera sur le banc de touche mercredi à Lens puis dimanche au Stade Vélodrome face au PSG. Philippe Anziani, entraîneur de l’équipe réserve, et Nasser Larguet, directeur du centre de formation, sont les seuls à l’OM à avoir les diplômes nécessaires.

Source : © 2021 AFP

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