Gaza: d'importantes incohérences dans les chiffres démontrent que le Hamas a minoré la part des hommes parmi les morts
Auprès de Sky News, un responsable du Ministère de la santé à Gaza a pour la première fois pris ses distances avec la statistique selon laquelle 70% des victimes depuis le 7 octobre étaient des femmes et des enfants
Le caractère inédit et tragique du bilan humain à Gaza fait aujourd’hui l’unanimité. Nul – pas même Israël – ne conteste, après six mois de guerre, que la majorité des victimes sont des civils. Mais la faible part des hommes dans le décompte des victimes des autorités gazaouies demeure un sujet de controverse. Le Ministère de la santé gazaoui, depuis le tout début du conflit, affirme que les femmes et les enfants représentent 70% des victimes. Un pourcentage qui serait même monté à 72% depuis la mi-mars. Cette statistique a été ancrée dans le débat depuis la fin octobre, et elle est depuis relayée par l’OCHA (le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU) ainsi que de nombreux médias. Mais elle n’a cessé d’être contestée. Ce pourcentage, extrêmement élevé, implique en effet qu’Israël, dans sa guerre contre le Hamas, a tué de manière indifférenciée les hommes, les femmes et les enfants de Gaza. Ces deux dernières catégories représentant environ 70% de la population de l’enclave.
La rubrique CheckNews du média français Libération a examiné en détail les données communiquées depuis quatre mois par les différents canaux Telegram des autorités gazaouies. Il en ressort des incohérences manifestes, que ne suffisent à expliquer les difficultés croissantes rencontrées dans le recensement des victimes.