« Ça va nous manquer ». Les patients de ce cabinet de radiologie de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime) sont attristés en apprenant la nouvelle. Après 43 années d’activité, ce dernier fermera définitivement d’ici à la fin 2024, faute de médecins.
Même si les cinq professionnels de ce cabinet privé ne seront pas licenciés, mais mutés ailleurs, les inquiétudes face à cette fermeture sont bien là.
Une fermeture plus ou moins attendue
Pour Stéphanie Lefebvre, secrétaire médicale et Sonia Sanchez, manipulatrice radio, cette annonce n’a pas été une réelle surprise. « Ça a fait un choc, forcément, mais on en entendait parler depuis plus de 15 ans », précise la secrétaire médicale.
Le cabinet de la rue Lazare-Carnot cherchait déjà depuis plusieurs années des radiologues, mais comme partout, ils se faisaient rare. « Celui qui travaillait ici tournait entre plusieurs centres médicaux du coin toute la semaine », continue Sonia Sanchez.
Centralisation des professionnels
Une fois le cabinet de radiologie fermé, le 31 décembre au plus tard, les deux professionnelles seront mutées dans d’autres établissements médicaux des alentours, toujours dans le privé. « On nous a laissé le choix. Pas très loin, il y a Saint-Aubin-lès-Elbeuf, la clinique Mathilde ou les Bruyères », détaille Stéphanie Lefebvre.
Le but principal est de centraliser les professionnels de santé dans de grosses structures et d'optimiser les frais, au détriment des petits cabinets qui restent malgré tout un atout pour les petites communes
Une inquiétude pour les patients
Ce cabinet de radiologie accueille, en moyenne, entre 60 et 90 patients par jour. « Il y a aussi beaucoup de patients de l’Eure, qui ne trouvent pas de rendez-vous là-bas, précise Sonia Sanchez. Et à côté, beaucoup de personnes n’ont pas de médecin traitant à Saint-Étienne-du-Rouvray. »
Elle s’inquiète également des patients qui ne pourront pas se déplacer jusqu’aux centres médicaux aux alentours. « Il va falloir faire appel à des ambulances, ou solliciter des personnes pour qu’ils puissent honorer leur rendez-vous. Ça va devenir handicapant. »
La raison principale de ce regret de fermeture est le facteur humain, la proximité avec les patients qui sera moindre dans une grande structure. « Ici on essaye de prendre le temps, de discuter avec le patient. J’ai peur que cela manque, et qu’on se retrouve à les enchaîner toute la journée, comme à l’usine », confie Stéphanie Lefebvre.
Ce sera à une autre échelle, et le patient sera forcément impacté par ce manque de proximité
Une pétition lancée
Il y a une quinzaine de jours, Stéphanie Lefebvre a lancé une pétition contre cette fermeture, qui a déjà recueilli 885 signatures. « Elle commence à se faire connaître, et les personnes qui la signent ne sont pas que des patients, mais aussi des inquiets. »
Le maire de Saint-Étienne-du Rouvray s’est d’ailleurs exprimé sur la fermeture, et doit en référer au Département.
Mais les deux professionnelles, qui travaillent au cabinet depuis 23 et 22 ans ne se font pas de faux espoirs. « Il fallait bien que ça arrive un jour. Disons que c’est dans l’air du temps… »
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