Vaccins à ARNm : Moderna suspend son projet d’usine à 500 M$ au Kenya
Le laboratoire justifie sa décision par la chute de la demande pour ses vaccins Covid-19, alors que Moderna n’a reçu aucune commande en Afrique, depuis 2022.
Le projet d’usine de vaccins à ARNm de Moderna en Afrique a fait long feu. Le laboratoire a annoncé « mettre en pause » ce projet d’envergure, pour lequel il avait annoncé, en 2022, un investissement de 500 millions de dollars, au Kenya. Le projet avait alors fait l'objet d'un protocole d'accord, avant d'être à nouveau dans la lumière, en mars 2023, avec la confirmation par le président kenyan William Ruto qu'une installation verrait le jour, à Nairobi. Un projet désormais en pause forcée.
En cause, la chute de la demande pour les vaccins Covid-19, « insuffisante pour soutenir la viabilité de l’usine prévue », justifie Moderna. Le laboratoire va même plus loin en précisant ne pas avoir reçu de commandes de vaccins pour l’Afrique, depuis 2022, et a également fait face à des contrats annulés. Un manque à gagner chiffré à plus d’un milliard de dollars pour Moderna. Le laboratoire a vu, au global, ses ventes s’effondrer de plus de 60 % en 2023, touché de plein fouet par la baisse des ventes des vaccins contre le Covid-19.
Cette annonce intervient, alors que Moderna est à la recherche d’économies venant de la production, au point d’avoir fait de cet axe un des points forts de la présentation de ses derniers résultats annuels. En septembre dernier, Moderna avait, par exemple, mis un terme au partenariat avec la CDMO suisse Lonza pour la production de doses de vaccin. Malgré cette volonté de réduire la voilure, jusqu’à présent, les futures usines annoncées au plus fort de la pandémie avaient été épargnées par les coupes.
Des usines Moderna bientôt prêtes à démarrer
Moderna avait multiplié les projets pour faire sortir de terre des sites de production, au Canada, au Royaume-Uni, ou en Australie. Avec, à chaque fois, des partenariats noués sur le long terme avec les autorités pour assurer des débouchés à ces sites. Certaines usines sont déjà presque prêtes à entrer en service, à l’instar des sites canadiens et australiens, alors que la construction du site outre-Manche a débuté au printemps 2023. Pour un premier site en Afrique, il faudra encore attendre.