Ingérence russe : le site pro-russe Voice of Europe de nouveau en ligne depuis le Kazakhstan

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Le 27 mars, les services de renseignement tchèques et polonais ont mis au jour ce qu’elles ont qualifié d’opération d’influence pro-russe en Europe, impliquant l’oligarque ukrainien pro-russe Viktor Medvedtchouk et le média Voice of Europe. Peu après cette révélation, le site web a été mis hors ligne. [EPA-EFE/OLIVIER HOSLET]

Le média Voice of Europe, qui serait impliqué dans un réseau de propagande pro-russe dans l’UE, a repris ses activités depuis le Kazakhstan après avoir été banni de la République tchèque le mois dernier, selon les informations d’Euractiv.

Fin mars, les services de renseignement tchèques et polonais ont mis au jour ce qu’elles ont qualifié d’opération d’ingérence pro-russe en Europe, impliquant l’oligarque ukrainien pro-russe Viktor Medvedtchouk et le média Voice of Europe. Peu après cette révélation, le site web a été mis hors ligne.

Selon le Premier ministre belge Alexander De Croo, des eurodéputés auraient été « approchés et payés » par Moscou dans le cadre du réseau de propagande pro-russe en lien avec Voice of Europe.

Selon les données examinées par Euractiv, l’adresse IP 109.248.170.82 a été mise à jour le 10 mars, tandis que le site web est désormais hébergé sur ghost.kz, un service cloud et de site web kazakh. Le site a ensuite été remis en ligne le 11 avril.

La République tchèque fait maintenant pression pour inclure Voice of Europe dans la liste des sanctions de l’UE au même titre que RT/Russia Today et Sputnik, financés par Moscou, a confié un diplomate de l’UE à Euractiv, tandis que Alexander De Croo a déclaré qu’il porterait la question de l’ingérence russe à l’agenda du prochain sommet des chefs d’État et de gouvernement du bloc mercredi et jeudi (17 et 18 mars).

La justice belge enquête sur des eurodéputés soupçonnés de liens financiers avec Moscou

Le Premier ministre belge a annoncé que le procureur fédéral belge avait ouvert une enquête sur des membres du Parlement européen soupçonnés d’avoir été rémunérés par Moscou et a fait savoir qu’il porterait la question de l’ingérence russe à l’agenda du prochain sommet des dirigeants du bloc.

Des rapports antérieurs ont suggéré que le Kazakhstan était l’un des pays privilégiés par la Russie pour contourner les sanctions de l’UE et accéder à des technologies avancées et à des biens à double usage à la suite de son invasion de l’Ukraine.

Au cours de la période allant jusqu’à septembre de l’année dernière, les exportations de l’UE vers la Russie ont chuté de 3,231 milliards d’euros, soit 95,44 %.

La baisse des exportations de technologies de pointe et de biens à double usage de l’UE vers la Russie a été presque entièrement compensée par une forte augmentation des exportations de ces mêmes marchandises vers les pays d’Asie centrale et de l’Ouest, y compris vers le Kazakhstan (333,18 %).

À la suite des révélations des services de renseignement tchèques, le Alexander De Croo a également annoncé que le procureur fédéral belge avait ouvert une enquête sur cette affaire, tout en réaffirmant que Moscou avait payé des eurodéputés pour qu’ils diffusent de la propagande pro-russe.

Dans l’un des premiers posts publiés après sa réouverture, le site web a fait référence à un débat sur l’ingérence russe au Parlement européen.

Voice of Europe a affirmé que l’évènement faisait partie d’une « attaque coordonnée contre la liberté de la presse et d’une campagne de diffamation contre les responsables politiques de l’opposition légitime et les eurodéputés que les élites mondialistes de gauche de l’UE ont lancée contre le média Voice of Europe et tous ceux qui osent proposer une vision alternative ».

« Beaucoup de choses ont été entendues aujourd’hui à Bruxelles, sauf les preuves [sic] des accusations. »

Européennes : un candidat d'extrême droite allemande accusé d'être lié à la Russie

Petr Bystron, membre éminent du parti d’extrême droite allemand Alternative pour l’Allemagne (AfD) et candidat au Parlement européen aux élections de juin, a été accusé de recevoir de l’argent de la Russie. Les dirigeants de son propre parti lui demandent de clarifier ces allégations.

[Édité par Anne-Sophie Gayet]

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