La polymédication est largement répandue dans les EMS en Suisse

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SuisseLa polymédication est largement répandue dans les EMS

En Suisse, quelque 50’000 personnes âgées en maison de retraite reçoivent un cocktail de médicaments. Pour la première fois, des données nationales montrent l’ampleur du phénomène.

En moyenne, 43% de tous les résidents reçoivent neuf substances actives ou plus.

En moyenne, 43% de tous les résidents reçoivent neuf substances actives ou plus.

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Les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) publiés dans «Le Matin Dimanche» et la «SonntagsZeitung» montrent pour la première fois quelle quantité de médicaments est administrée aux seniors vivant dans des EMS. Ils prouvent que la polymédication est largement répandue dans les maisons de retraite en Suisse.

En moyenne, 43% de tous les résidents reçoivent neuf substances actives ou plus. Cela représente environ 50’000 personnes âgées en soins de longue durée. Les différences cantonales sont grandes. Dans les maisons de retraite du Tessin, de Fribourg et de Bâle-Ville, près de la moitié des résidents ont reçu en moyenne neuf pilules ou plus au cours de l'année d'enquête 2021.

À Glaris ou en Appenzell Rhodes-Intérieures, il ne s'agissait que d'environ un tiers des personnes âgées. Lorsqu’ils sont utilisés correctement, les médicaments soulagent un large éventail de maladies et sauvent même des vies. Mais une surmédication présente des dangers. «À chaque médicament supplémentaire, le risque d'aggravation de la fonction cognitive, d'hospitalisation et de mortalité augmente», avertit la Confédération dans une fiche d’information.

Manque de motivation des médecins

Pour Franziska Zúñiga, professeure à l'Institut pour la science des soins infirmiers de l'Université de Bâle, les connaissances spécialisées en gériatrie font souvent défaut, non seulement parmi les médecins, mais aussi parmi les infirmières et infirmiers.

Médecin à la retraite et ancien membre du Comité central de la Fédération des médecins suisses (FMH), Max Giger estime de son côté que les médecins manquent souvent de motivation et de temps pour vérifier continuellement les médicaments, ce qui serait pourtant nécessaire à la sécurité des patients. «Une fois les médicaments prescrits, il n’y a pratiquement aucune correction. Cela entraîne une polymédication et des conséquences médicales indésirables telles que des chutes, des hospitalisations d'urgence, voire des décès», explique-t-il.

(cle)

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