Angleterre, Pays-Bas, Turquie… Nouha Dicko, globe-trotter et porte-bonheur du Paris FC

Remonté à la sixième place, le club parisien pourra compter sur la forme de sa recrue offensive de janvier en déplacement à Troyes (17e) ce samedi (19 heures) lors de la 32e journée de Ligue 2. L’attaquant de 31 ans est revenu en Île-de-France après douze saisons passées à l’étranger.

Nouha Dicko (au centre), congratulé par Jules Gaudin er Ayoub Jabbari, après son but contre Bordeaux fin mars. Icon Sport
Nouha Dicko (au centre), congratulé par Jules Gaudin er Ayoub Jabbari, après son but contre Bordeaux fin mars. Icon Sport

    La signature de Nouha Dicko au Paris FC le 31 janvier dernier avait été accueillie avec un certain scepticisme par plusieurs supporters sur les réseaux. Beaucoup pointaient ses stats en baisse. « C’est vrai que je ne restais pas sur mes saisons les plus prolifiques, reconnaît-il. J’ai lu quelques commentaires négatifs. Mais ça ne sert à rien de trop regarder ce que les gens écrivent. Le foot, c’est plus vaste que les stats. Il fallait regarder mes matchs dans leur totalité, pas s’arrêter à des chiffres. J’étais titulaire et j’ai fait de grosses prestations. J’avais à cœur de marquer en arrivant. »

    Deux mois et demi après, l’attaquant de 31 ans, 88 buts inscrits en carrière, a presque mis tout le monde d’accord. Avant le déplacement à Troyes ce samedi (19 heures), il en est à deux réalisations, délivré deux passes décisives, et s’est tout de suite intégré au collectif par son sens des déplacements. En neuf matchs disputés avec le Paris FC, il n’a d’ailleurs toujours pas connu la défaite.

    Nouha Dicko (à droite), ici contre Bordeaux en mars dernier.
    Nouha Dicko (à droite), ici contre Bordeaux en mars dernier. 2024 Icon Sport

    Passé par Maisons-Alfort et Créteil en jeunes, Dicko a retrouvé la région parisienne, dix-sept ans après l’avoir quittée pour rejoindre le centre de formation de Strasbourg. « La meilleure opportunité pour moi était de revenir, explique-t-il. J’avais d’autres options, mais quand le Paris FC s’est présenté, j’ai été tout de suite emballé. C’est un club qui a toujours résonné fort en moi. J’avais aussi besoin de retrouver un peu de stabilité. »

    Le souvenir d’Anfield Road et du succès contre Liverpool

    Parti de Strasbourg, en proie à des soucis financiers, à l’âge de 19 ans, il a rejoint quatre championnats et neuf clubs différents. « J’ai toujours vu le football comme une manière de voyager et c’est ce que j’ai eu la chance de faire, précise-t-il. J’ai gagné un peu d’argent mais je me suis surtout enrichi culturellement et humainement. Il n’y a qu’en Grèce où je ne suis pas parvenu à apprendre la langue sinon je sais parler anglais et j’ai des bases de hollandais et de turc. Je suis fier de mon parcours. Partir si jeune à l’étranger, à l’essai en Angleterre, dans les conditions où je suis parti, sans expérience à part quelques matchs de National, n’est pas donné à tout le monde. Ce n’est pas facile d’y signer, d’y rester et d’y performer. »



    Arrivé à Wigan (Premier League) en 2011 après un essai concluant, l’attaquant est resté neuf saisons en Angleterre, évoluant principalement en Championship (D2) à Blackpool, Wolverhampton et Hull City. « C’est avec les Wolves que j’ai pris le plus de plaisir, que je suis devenu un attaquant reconnu et établi en Championship », assure-t-il. Comme meilleurs souvenirs, il cite le Community Shield 2013 avec Wigan face à Manchester United (1-2) à Wembley et la victoire (2-1) avec Wolverhampton à Anfield Road face à Liverpool lors de la Cup 2017.

    Des problèmes de paiement en Turquie

    « J’ai aussi affronté des clubs comme Chelsea, Manchester City et joué dans des stades remplis et qui ont une histoire comme à Aston Villa, Leeds, Notthingam Forest. Ce n’est que du bonheur d’avoir connu tout ça », insiste-t-il. Alors que ses bonnes performances avec Wolverhampton lui ont permis d’être appelé en équipe nationale du Mali en 2014 (3 sélections), il n’a pas réussi à s’imposer en Premier League. « C’est un petit regret, mais ma rupture des ligaments croisés en août 2015 alors que je restais sur 27 buts en deux saisons m’a coupé dans mon élan », considère l’attaquant qui a ensuite rejoint les Pays-Bas et Vitesse Arnhem en 2019. « Le club a été créé le 14 mai 1892, et moi, je suis né le 14 mai 1992, c’était un signe, sourit-il. J’étais prêté par Hull, et c’était vraiment top comme saison avant l’arrêt du Covid. J’ai vraiment adoré. »



    La suite, en Turquie à Gaziantep puis Malatyaspor, a été « mi-figue, mi-raisin ». « J’ai aimé le pays, les infrastructures, les stades, la ferveur mais sur le plan football, ça s’est mal terminé avec des problèmes de paiement », regrette Dicko qui a ensuite évolué à l’OFI Crète. « Le niveau du championnat grec était un peu moins fort. La vie était agréable. Ce que je retiens, c’est l’atmosphère dans les stades de l’AEK Athènes, Panathinaïkos ou Olympiakos. L’ambiance était parfois plus chaude qu’en Angleterre. »

    Fort de la riche expérience qu’il a accumulée pendant quatorze saisons à l’étranger, Dicko espère guider le Paris FC vers les playoffs : « Je dois apporter mon vécu. On est sur une bonne dynamique, on doit se donner à fond pour les sept derniers matchs en ne pensant qu’à nous. Pour un attaquant, c’est agréable de jouer dans cette équipe, car on a des joueurs techniques. J’aime la profondeur, percuter, et la philosophie de jeu me correspond bien. Sur un plan personnel, je suis vraiment content d’être rentré en région parisienne. J’ai une grande famille (NDLR : 4e d’une fratrie de 13), c’est plus facile maintenant pour eux de me suivre, et ça me donne encore plus d’envie de réussir ici, chez moi ! »

    Feuille de match

    TROYES - PARIS FC, samedi (19 heures), stade de l’Aube. Arbitre: M. Abed.

    Paris FC : Nkambadio - Dabila, Chergui, Mbow, Gaudin, - Mandouki (cap.), Doucet - Kebbal, Camara, Dicko - Jabbari. Rempl : Riou (g.), Kolodziejczak, Ollila, Lasne, Diaby Fadiga, Lopez, Lukembila. Entr.. : Gilli.

    Absents : Touré (sélection Australie U23), Marchetti (reprise), Hamel, Gory, Koré, Pembelé, Gueye, Alakouch (blessés).