FOOTBALLNewcastle, La Corogne ou Leipzig, ces fois où l’OM a retourné la situation

OM – Benfica : Drogba et le Vélodrome qui tremble, tous ces scénarios qui doivent inspirer les joueurs marseillais

FOOTBALLL’Olympique de Marseille doit s’imposer de deux buts contre le Benfica Lisbonne ce jeudi soir (21 heures) pour rejoindre les demi-finales de Ligue Europa
Didier Drogba a été l'artisan de l'une des plus belle soirées de Coupe d'Europe de l'Olympique de Marseille lors de la victoire contre Newcastle en Coupe de la l'UEFA, en 2004.
Didier Drogba a été l'artisan de l'une des plus belle soirées de Coupe d'Europe de l'Olympique de Marseille lors de la victoire contre Newcastle en Coupe de la l'UEFA, en 2004.  -  FRANCK FIFE / AFP
Adrien Max

Adrien Max

L'essentiel

  • L’Olympique de Marseille joue sa qualification pour les demi-finales de Ligue Europa ce jeudi soir contre le Benfica Lisbonne au stade Vélodrome (21 heures).
  • Les Marseillais doivent gagner de deux buts pour rejoindre le dernier carré de la compétition après leur défaite à Lisbonne (2-1), lors du match aller.
  • L’OM a déjà renversé de telles situations dans son histoire récente, et pourra une nouvelle fois compter sur le soutien de ses plus de 65.000 supporteurs.

La mission s’annonce compliquée pour l’Olympique de Marseille face au Benfica Lisbonne, « quart de finaliste de la dernière Ligue des champions », comme l’a rappelé Jean-Louis Gasset, à la veille d’accueillir les Portugais pour le match retour. Mais pas impossible, malgré la défaite à l’aller (2-1). L'histoire de l’OM le montre, le club a déjà comblé des retards plus importants. Retour sur ces exploits, avec à chaque fois le petit ingrédient qui a tout fait basculer, et qui pourrait surtout donner des idées aux Marseillais contre Benfica : Le facteur X Didier Drogba ou Franck Ribéry, le chambrage de La Corogne ou de Louis Nicollin. Sans oublier le stade Vélodrome, dénominateur commun de ces soirées de folie.

OM – Newcastle (2-0), demi-finale retour de Coupe de l’UEFA en 2004

Le fait déclencheur : le coup de génie sorti de nulle part

Un coup de talon de génie pour une qualification en finale de la Coupe de l’UEFA. Après son match nul en Angleterre (0-0), l'OM reçoit le Newcastle d’Alan Shearer le 6 mai 2004 dans un Vélodrome forcément plein à craquer pour l’occasion. Le meilleur buteur de la saison, Didier Drogba, mène une nouvelle fois son équipe à la victoire lorsque à la 18e minute il se talonne le ballon du droit, « la spéciale Drogba », pour terminer d’une frappe croisée du gauche.

Les Marseillais mènent 1-0, jusqu'à la 81e minute, lorsque l’Ivoirien prend l’initiative d’une combinaison sur coup franc pour se retrouver seul au point de penalty et propulser le ballon du plat du pied ballon au fond des filets. Drogba 2 – Newcastle 0, l’OM rejoint Valence en finale de la Coupe de l’UEFA grâce à son « phénomène ».

Face à Benfica, ça donnerait quoi ?

Après deux grosses occasions du milieu de Benfica, Rafa Silva, déjà buteur à l’aller, Pierre-Emerick Aubameyang est enfin correctement lancé dans la profondeur par Amine Harit. Le Gabonais s’avance vers Trubin, avant d’ajuster le gardien ukrainien d’un subtil piqué. Le meilleur buteur de l’OM cette saison réédite son exploit en gratifiant le stade Vélodrome d’un ciseau sur un corner tiré par Jordan Veretout. On joue la 82e minute et Aubameyang envoie l’OM en demi-finale de Ligue Europa en même temps qu’il célèbre avec son fameux salto.

Marseille – Deportivo La Corogne (5-1) : finale retour de la Coupe Intertoto

Le fait déclencheur : le carton rouge de Franck Ribéry

Battus une semaine plus tôt 2-0 en Espagne, les Marseillais attendent, revanchards, le match retour au stade Vélodrome. Ce retour de la finale de la Coupe Intertoto démarre sur les chapeaux de roues avec un but rapidement inscrit par Ribéry, avant son expulsion quelques minutes plus tard, avec le milieu argentin Duscher, juste après l’égalisation de La Corogne. Le match se poursuit sur les mêmes bases avec quatre avertissements côté olympien, et six pour La Corogne, dont une seconde expulsion pour Capdevila. « Il y avait un contentieux, se souvient Albert Emon, l’assistant coach de l’époque. On avait fait le décrassage à La Corogne le lendemain du match aller, et ils nous avaient chambrés. Ça a été un match très rugueux, mais je pense qu’on était un peu mieux physiquement. Leurs nerfs ont un peu pris le dessus. » Résultat, l’OM inscrit quatre buts en deuxième mi-temps, dont un doublé de Mamadou Niang, et remporte la Coupe Intertoto.

Face à Benfica, ça donnerait quoi ?

Amine Harit inscrit un but du milieu de terrain dès le coup d’envoi, après son coup d’essai raté face à l’Olympique Lyonnais et l’OM égalise déjà sur la double confrontation. Mais le franco-marocain se frite quelques minutes plus tard avec le remuant David Neres, qui vient de lui mettre un petit pont. Les deux joueurs sont exclus et le match se termine à 10 contre 10. Ce qui n’empêche pas Pierre-Emerick Aubameyang, les passes d’Harit ne lui arrivent de toute façon jamais, d’inscrire un doublé pour envoyer l’OM en demi-finale.

Marseille – RB Leipzig (5-2) : 12 avril 2018, quart de finale retour de Ligue Europa

Le fait déclencheur : le chambrage de Timo Werner et Jean Kevin Augustin

Vaincus sur le plus petit des scores grâce à Timo Werner, qui n’a pas oublié de chambrer, à la Red Bull Arena une semaine plus tôt, les Marseillais débarquent dans un stade Vélodrome record pour jouer leur place en demi-finale de Ligue Europa. Le volcan marseillais bat sa plus grande affluence avec 61.882 spectateurs officiellement, mais plus de 65.000, très certainement. Au point que l’attaquant allemand buteur à l’aller est laissé sur le banc pour préserver ses oreilles face au capharnaüm ambiant. Le but de Bruma pour Leipzig dès la première minute ne climatise ni le Vélodrome, ni les Marseillais qui reprennent l’avantage en moins de 10 minutes. Le reste, c’est flou. « C’était tellement fou que mon cerveau a déconnecté, je n’arrivais plus à réaliser les moments où on était éliminé, et ceux où on était qualifié », se remémore Michel*, abonné au Commando Ultra.

Jusqu’à la 60e, pas plus de cinq minutes après la réduction du score de l’ancien parisien Jean Kévin Augustin, et de son signe « chut » les supporteurs, synonyme de prolongations. « Là je vois Payet faire des passements de jambe avant d’envoyer un gros extérieur du pied en pleine lucarne. C’était un but de fou. J’en ai eu un haut-le-cœur de malade », ajoute-t-il. Le dernier but de Sakai n’est qu’anecdotique, mais il finit de faire chavirer le Vélodrome, et de faire trembler les virages : « Tout le stade s’était déjà levé alors que le but n’était pas encore rentré dans la cage. Et dès qu’il est rentré à deux à l’heure, tout le monde a explosé. C’est dans les trois meilleures ambiances de ma vie ».

Face à Benfica, ça donnerait quoi ?

L’ancien parisien Angel Di Maria ne s’est pas privé pour célébrer son but à l’aller, ce qui a déjà passablement énervé les Marseillais. Mais l’Argentin ne s’arrête pas en si bon chemin et vient mettre son doigt derrière sa grande oreille face au virage sud après avoir catapulté un coup franc dans la lucarne de Pau Lopez. Rien de tel pour réveiller joueurs et supporteurs, et Jordan Veretout vient claquer une frappe sèche des 25 mètres pour remettre les siens à l’endroit. Sur le 3e but marseillais, synonyme de qualification pour les demies, c’est le jeune Iliman Ndiaye qui vient imiter Di Maria devant le banc de Benfica. Cheh.

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OM – Montpellier (5-4) : 22 août 1998, 3e journée de Ligue 1

Le fait déclencheur : Le pari de Courbis

Il n’y a pas que les Coupes d’Europe qui amènent leur lot de magie dans un match. Cette « remontada » de l’OM face à Montpellier lors de la 3e journée de la saison 98/99 de notre bonne vieille Ligue 1 est même l’un des plus grands matchs dans l’histoire olympienne. Menés 4 buts à 0 à la pause, les Marseillais avaient réussi l’exploit historique de gagner 5 buts à 4. « Ça reste quand même difficile de prendre ce match en exemple parce que depuis que le foot existe, que ce soit en club ou en sélection, jamais une équipe qui était mené 4-0 a réussi à gagner 5-4. Il y a eu des recherches de faites, c’est un cas unique », recadre Rolland Courbis, le coach de l’OM de l’époque.

Un cas unique et un échange depuis devenu mythique. Celui entre l’entraîneur de l’OM et Louis Nicollin, le président du MHSC, au retour des vestiaires : « Quand je pense qu’on va gagner 5-4 », lui lance Courbis. « Ça, c’est des couilles », lui rétorque « Loulou ». « Pourquoi je dis ça à Louis Nicollin ? Je n’y crois pas une seconde, mais il m’énerve de me consoler donc je lui réponds ça dans cette situation » confie Rolland Courbis 26 ans plus tard.

Face à Benfica, ça donnerait quoi ?

Les Marseillais rentrent aux vestiaires sous les sifflets du Vélodrome après avoir encaissé trois buts dans la seule première mi-temps. La demi-finale n’est même plus espérée, mais Jean-Louis Gasset ne se démonte pas quand Roger Schmidt, l’entraîneur de Benfica, compte jusqu’à trois sur ses doigts : « Quand je pense à la tourte à la Guinness que je vais m’enfiler à Dublin pendant que tu seras avec tes Bacalhau ! » Et plutôt que de couler, les Marseillais jouent enfin libérés : Moumbagna double son total de but depuis son arrivée à l’OM avec un doublé en dix minutes, avant de décaler son compère d’attaque, Aubameyang pour égaliser. Et s’ils le faisaient ? Amine Harit inscrit un but chanceux à moins d’un quart d’heure de la fin et incroyable, le jeune Luis Henrique, inscrit sur la liste de la Ligue Europa à la place du défenseur Ulisses Garcia, envoie l’OM en demi-finale sur une frappe croisée à ras de terre.

* Le prénom a été changé

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