Menu
Libération
Billet

Frappes de l’Iran sur Israël : une riposte mise en scène, par Serge July

Article réservé aux abonnés
Les tirs sur l’Etat hébreu dans la nuit de samedi à dimanche ont beau ne pas avoir atteint leurs cibles, Téhéran «s’estime vengé». Une manière de brider son désir de guerre, dans un jeu de faux-semblants tactique avec Washington.
par Serge July
publié le 14 avril 2024 à 21h35

Il ne faut jamais oublier que l’Iran est l’héritier d’un vieil empire très sophistiqué, qui pratique depuis des millénaires les rapports de force. L’attaque de samedi soir est un modèle de sophistication, qui permet à Téhéran certes de créer un climat de tension, mais sans faire trop monter les enchères. C’est d’abord une question de dosage, avec ces 300 drones et missiles qui, compte tenu de la distance entre l’Iran et Israël – plus de 1 600 km –, ont mis plusieurs heures avant d’atteindre leurs cibles potentielles. Ensuite, le choix précisément de ces cibles : des installations militaires mineures, les grandes villes ayant été soigneusement évitées. Le Hezbollah se contentant de son côté de lancer quelques roquettes, et les Houtis yéménites d’arraisonner un cargo appartenant à un milliardaire israélien.

Le communiqué iranien qui clôt cette séquence est un petit chef-d’œuvre : «l’Iran s’estime vengé», ce qui signifie qu’«on s’arrête là». Evidemment, si l’Etat hébreu ripostait à la riposte, l’Iran serait prêt à la bataille, mais il ne la souhaite pas. Le désir de guerre est donc bridé volontairement.

Ce n’est pourtant pas l’envie qui doit manquer à l’Iran de montrer à Israël qu’il est devenu l’autre grande puissance militaire de la région, capable de rivaliser avec lui, a fortiori lorsqu

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique