4 milliards d'euros : la gabegie de l’audiovisuel public
Le budget des médias du service public dépasse pour la première fois la barre des 4 milliards d’euros. Justifié ? Accusations de favoritisme, de gestion discutable des ressources et d’incapacités à innover sont autant de critiques évoquées par ceux qui préconisent une réforme radicale.
Dans les couloirs du monde politico-médiatique, une phrase résonne avec insistance lorsque l’on évoque l’audiovisuel public : gabegie. Mais qu’en est-il vraiment de cette « gabegie » dans l’audiovisuel public ? À la base, l’audiovisuel public a pour mission de fournir un contenu éducatif, informatif et culturel de qualité, accessible à tous. Loin des logiques commerciales des chaînes privées, ces médias sont censés garantir une diversité culturelle et une pluralité d’opinions.
Le seul budget de la radio publique dépasse celui des 330 radios privées réunies.
Pourtant, les critiques fusent avec une intensité croissante ces dernières années concernant l’utilisation des fonds publics. Les opposants critiquent des budgets colossaux qui ne se répercutent pas systématiquement en termes de qualité ou d’efficacité. Pour l’année 2024, le budget dépasse pour la première fois le seuil des 4 milliards d’euros, marquant une hausse de 228 millions d’euros par rapport à l’année précédente. Cette augmentation bénéficie à des institutions telles que France Télévisions, Radio France et d’autres. À titre d’exemple, le seul budget de la radio publique dépasse celui des 330 radios privées réunies.
Les critiques soulignent aussi des redondances structurelles et un immobilisme qui pourrait être caractéristique de toute grande organisation mais qui, dans ce cas, semble entraver l’innovation et la réactivité face à un environnement médiatique qui évolue rapidement. Les réprobations les plus sévères ciblent fréquemment le manque de transparence et de responsabilité dans la gestion, avec des processus décisionnels souvent peu clairs qui engendrent une méfiance généralisée. Accusations de favoritisme, de gestion discutable des ressources et d’incapacités à innover sont autant de critiques évoquées par ceux qui préconisent une réforme radicale.
Comment engager efficacement une réforme ?
Devant ce tableau, une interrogation persiste : comment engager efficacement une réforme ? Fraîchement nommée en janvier, la nouvelle ministre de la Culture a posé les premiers jalons en exprimant le désir de « rassembler les forces » pour ériger un « pôle puissant » de l’audiovisuel public. La création d’une holding regroupant France Télévisions, Radio France et d’autres pourrait constituer un premier pas vers une éventuelle fusion de ces entités. Craignant pour son poste, la patronne de Radio France, Sibyle Veil, a demandé audience à Nicolas Sarkozy pour qu’il intervienne auprès de Rachida Dati, qui ambitionne de conclure ce projet avant la fin de l’année. Toutefois, le défi principal d’une réforme de l’audiovisuel public réside ailleurs. Les réformes antérieures se sont trop souvent concentrées sur les structures et la gestion sans aborder le cœur du sujet : la valeur ajoutée éditoriale de notre audiovisuel public.
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