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Quentin Fillon Maillet, sur sa saison décevante en Coupe du monde (16e du général) : "Je n'ai pas envie de revivre ça"

Mis à jour 29/03/2024 à 10:18 GMT+1

Quentin Fillon Maillet a vécu une saison frustrante, avec des Mondiaux corrects en guise d'éclaircie. Le lauréat du gros globe 2022 a pris la 16e place de la Coupe du monde, avec des problèmes récurrents au tir. C'est la déception qui prime pour le biathlète de 31 ans, qui ressent le besoin de "couper" avant de préparer le prochain exercice. Mais son ambition est intacte. Entretien pour Eurosport.

Fillon Maillet : "Être devant et maîtriser, ça c'est le biathlon que j'aime"

Dans quel état d'esprit êtes-vous à l'issue de cette saison 2023-2024 ?
Quentin Fillon Maillet : Je suis partagé entre plusieurs émotions. Il y a eu de très belles choses, la deuxième semaine des Mondiaux qui était magnifique (quatre médailles sur l'ensemble de la compétition, dont deux titres en relais, ndlr), quelques bonnes courses, quelques bons temps de ski, quelques bons tirs… mais ça a été compliqué cette saison. Je suis déçu, je n'ai pas envie de revivre une saison comme les deux dernières.
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Fillon Maillet en bronze pour finir, Boe égal de Bjoerndalen : l'arrivée de la mass-start

Quand on termine 16e de la Coupe du monde (son pire classement général depuis 2016-2017, ndlr) alors qu'on l'a déjà remportée (en 2022), que fait-on ? On ne veut plus voir sa carabine et ses skis pendant quelques semaines ?
QFM : Oui, parce que j'ai mis beaucoup d'intention dans cette saison. Ne pas réussir à aller au fond de mes objectifs, cela a été dur à accepter. On arrive dans une période de transition. Il faut que je coupe un grand coup avec le biathlon, pour repartir sur des bases saines lors de la prochaine préparation et me donner toutes les chances de revenir à mon meilleur niveau.
Quand je me bagarre pour la 30e place, ce n'est pas la même motivation que lorsque que je suis en tête. Je n'ai pas envie de revivre ça. J'ai quand même pris du plaisir, parce que j'adore ce que je fais, je skie, j'ai la chance de voyager, je ne vais pas me plaindre. Mais j'ambitionne beaucoup mieux.
Parmi les choses qui fâchent, il y a le premier tir couché, où vos statistiques ont été…
QFM : (Il coupe) Catastrophiques.
C'est ancré au fond de moi
Avez-vous réussi à décrypter ce problème ?
QFM : Je n'aurai jamais de réponse précise, parce qu'en pleine course, le ressenti est faussé par l'effort, les enjeux, le stress. C'est super difficile d'avoir un retour parfait, mais je pense avoir ciblé les problématiques, et ce bien avant la fin de saison. La première, et la plus prégnante, c'est un peu d'appréhension, un manque de confiance. Même en abordant les courses de la bonne façon, mes vieux démons sont vite de retour, dès qu'il y a un peu de tension. Et lors du premier tir, c'est là qu'il y a le plus de tension.
Cette première balle, c'est comme une frontière à franchir…
QFM : C'est ancré au fond de moi. Ce sont des choses qui se déroulent bien quand je suis en pleine confiance, comme en 2021-2022. Là, ça a toujours été poussif. J'avais espoir de créer quelque chose de positif et de bien construit, à chaque fois, lors de la course suivante, mais le fond restait le même. Je vais revenir sur ce que je sais faire, bosser en priorité ma confiance et continuer à évoluer sur les aspects techniques.
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Fillon Maillet perdu sur le pas de tir: "J'ai beaucoup de difficultés à trouver des repères stables"

Je ne fais pas 300 jours de sport dans l'année pour le plaisir des téléspectateurs
Cette année, il y avait beaucoup de pression, avec le changement de staff.
QFM : Ce choix a été difficile, mais c'était quelque chose dont on avait besoin, on n'a pas fait ça pour faire les petites stars. Au-delà de ça, c'est sûr qu'on a de la pression, parce qu'on est médiatique. Les Français attendent de nous des émotions. J'essaie de prendre du recul par rapport à tout ça, même si ce n'est pas toujours facile.
Je le fais avant tout pour moi. Je ne fais pas 300 jours de sport dans l'année pour le plaisir des téléspectateurs… puis si ça marche pour moi, en général, ça procure du plaisir aux gens. J'ai été touché (négativement) par certaines réactions cet hiver et l'hiver précédent, mais cela ne représente qu'une petite partie des fans. Ils me soutiennent en majorité et je les en remercie.
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Arrivée solitaire, victoire collective : Fillon Maillet a savouré

Objectif 2030 ?

Qu'est-ce qui vous manque le plus, lors d'une saison en demi-teinte comme celle-ci ? Le sentiment de la victoire en lui-même ou le fait de lutter pour l'obtenir, dans cette zone que seuls les grands sportifs connaissent ?
QFM : Ce qui me manque le plus, c'est la vraie performance. La dernière semaine des Mondiaux (avec notamment une médaille de bronze sur la mass start, son seul podium individuel de la saison, ndlr), c'est ça, le biathlon que j'aime : être devant, en pleine possession de ses moyens, maîtriser la course, prendre du plaisir. Tu commets des erreurs ? Ce n'est pas grave, on rebondit, on passe à la suite. La victoire… c'est le dessert. Avant, on profite d'un bon repas.
Vous êtes âgé de 31 ans. Avez-vous commencé à réfléchir à jusqu'où vous voyez-vous aller ?
QFM : Jusqu'en 2026, c'est sûr... si je suis sélectionné, évidemment. J'espère que la question ne se posera pas et que l'enjeu sera plutôt d'aller chercher des médailles. Quant aux Jeux Olympiques 2030 (qui devraient se tenir en France, ndlr), si le niveau est là, si l'envie est toujours là… je ne dis pas non. C'est un projet qui peut me motiver. Mais je ne sais pas encore, il faudra que tout s'aligne.
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L'intégralité de l'entretien avec Quentin Fillon Maillet

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