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Économie

"Une montagne de dette": Pierre Moscovici alerte sur une situation "très préoccupante"

Pour réduire la dette publique et combattre "la montagne de dettes", le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici évoque trois pistes afin d'éviter le drame financier pour la France, ce vendredi sur RMC-BFMTV.

Alerte générale. En 2023, le déficit public pourrait atteindre 5,6% selon les dernières prévisions du ministère de l'Economie, bien plus que ce qui était prévu. Encore une fois, l'Etat va dépenser beaucoup plus que ce qu'il ne gagne et qu'il ne l'avait imaginé.

Pour autant, "la France n'est pas en faillite, c'est un pays sûr", veut rassurer Pierre Moscovici, ancien ministre de l'Économie et des Finances, et Premier président de la Cour des comptes, ce vendredi sur RMC-BFMTV. Mais le chantier est vaste: "On a une situation de finances publiques très préoccupante et c'est un problème de crédibilité au sein de la zone euro". D'où la nécessité de sortir de la situation.

Et pour y parvenir, il faut réduire le déficit "plus que prévu" en faisant des efforts. Premier objectif, réduire la dette publique et faire 50 milliards d'euros d'économie d'ici 2027 avec des mesures "maintenant et fermement", insiste Pierre Moscovici.

"Tous les pays de la zone euro réduisent leur dette, sauf la France. On a la culture de la dépense, d'autres de la stabilité financière. Je ne préconise pas de renoncer à notre système social, les Français y sont attachés. Mais je préconise de nous remettre sur une trajectoire plus crédible et dire aux Français pourquoi il faut le faire: nous avons une montagne de dette et un mur d'investissement", plaide le président de la Cour des comptes.

Face à Face : Pierre Moscovici - 22/03
Face à Face : Pierre Moscovici - 22/03
20:16

Trois moyens de réduire le déficit

Pour y parvenir, Pierre Moscovici estime qu'il y a trois moyens. La croissance "fondamentale pour notre économie et notre compétitivité", les impôts et la fiscalité "où il y a peu de marge de manœuvre alors que le taux de prélèvements obligatoires est l'un des plus élevé d'Europe à 45%", et la maîtrise de la dépense publique, "en faisant des efforts sans casser la croissance mais où tout le monde doit contribuer", explique-t-il.

"Il y a des économies à faire un peu partout. Il faut soulever le capot et regarder", ajoute Pierre Moscovici qui estime cependant que "ce n'est pas à la Cour des comptes de donner des leçons et de tenir la main du gouvernement".

"Il faut du courage politique, de l'intelligence, et de la pédagogie. Les Français sont sans doute prêts à faire des efforts, mais à condition qu'on leur dise pourquoi et comment" conclut-il.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC