Wimbledon n'est toujours pas le jardin de Casper Ruud. Une fois de plus, le finaliste de Roland-Garros n'aura pas dépassé le deuxième tour à Londres, dominé jeudi en cinq sets par le Britannique Liam Broady, dans une folle ambiance sur le Centre Court (6-4, 3-6, 4-6, 6-3, 6-0).
Face au 142e mondial, le Norvégien semblait pourtant avoir pris les commandes après la perte du premier set. Mais, alors qu'il menait deux sets à un, il a complètement craqué dans les deux dernières manches, ne marquant même pas le moindre jeu au cinquième set.
Broady (29 ans) confirme que le gazon est sa surface privilégiée (Wimbledon est le seul tournoi du Grand Chelem où il a gagné un match). Il rejoindra au prochain tour Denis Shapovalov, tombeur au deuxième tour de Grégoire Barrère.
Ruud nerveux
Ruud a vite subi le jeu de son adversaire, plus précis que lui au cours du premier set, que Broady a renversé de 1-3 à 5-3, avant de conclure (6-4). Vexé, le Scandinave est reparti fort dans le deuxième, tout en continuant à montrer des signes de nervosité. Il lui faudra six balles de set pour revenir à égalité (3-6). Au troisième set, Ruud a fait le break à 4-4 pour prendre l'avantage sur sa troisième balle de set (4-6).
Mais Broady, porté par la foule, a repris confiance en breakant son adversaire dès le deuxième jeu de la quatrième manche. Ruud était à nouveau complètement déréglé, alignant deux fautes directes et une double faute. En difficulté sur sa première balle, il continuait à offrir des points au chouchou du public, un lob raté, un revers caviardé... Broady concluait le set sur un ace (6-3).
«Dans mon lit, la nuit dernière, je me demandais ce que je pourrais bien raconter si jamais je gagnais ce match »
Malgré un temps mort médical pour bander son poignet droit, le Britannique démarrait le cinquième set pied au plancher, sur un break blanc! Sous son grand bandeau blanc noué derrière le crâne, le gaucher était euphorique, réussissant des coups splendides en défense ou une attaque croisée en revers.
Au bout d'un interminable troisième jeu, Broady prenait à nouveau le service de Ruud et le mettait K.-O. Après un nouveau break blanc, il scellait la plus belle victoire de sa carrière d'une attaque long de ligne au bout de 3h26 de jeu et lâchait sa raquette dans un sourire incrédule.
« Dans mon lit, la nuit dernière, je me demandais ce que je pourrais bien raconter si jamais je gagnais ce match..., plaisantait-il au micro sur le terrain, sous une ovation. C'est une expérience assez terrifiante et exaltante de me retrouver sur le Centre Court, j'en rêvais depuis l'âge de cinq ans. Ma mère n'aime pas regarder mes matches, mais ce matin je lui ai dit : ''J'ai déjà gagné 80 000 livres cette semaine, tu peux te détendre!'' Maintenant, elle a le droit de me faire le dîner ce soir. »