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Guerre Israël-Hamas, jour 195 : les opérations israéliennes à Gaza ont créé un « enfer humanitaire », dénonce le chef de l’ONU

« Le Moyen-Orient est au bord du précipice. Les derniers jours ont vu une escalade dangereuse, par les mots et les actions », a déclaré jeudi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Il a dénoncé la situation des 2,4 millions de Palestiniens endurant « la mort, la destruction, le déni d’aide humanitaire vitale », et la faim.

Le Monde avec AFP

Publié le 18 avril 2024 à 18h59, modifié le 18 avril 2024 à 19h52

Temps de Lecture 4 min.

Retrouvez ici notre point sur la situation d’hier.

Dans la ville de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 18 avril 2024.

Israël a mené de nouvelles frappes aériennes, jeudi 18 avril, dans la bande de Gaza, alors que la communauté internationale appréhende l’escalade régionale, dans l’attente d’une riposte promise des autorités israéliennes à l’attaque inédite de l’Iran contre l’Etat hébreu le week-end dernier.

L’armée israélienne a dit avoir frappé des dizaines de « cibles » à travers l’enclave palestinienne ces dernières vingt-quatre heures, dont des « terroristes, des postes d’observation et des structures militaires ». Dans la nuit de mercredi à jeudi, des témoins ont également fait état de frappes dans la bande de Gaza, où l’offensive militaire a fait 33 970 morts en plus de six mois, selon le ministère de la santé du Hamas. Ces frappes ont notamment eu lieu dans les villes de Gaza, de Khan Younès et de Rafah – située dans le Sud et où s’entassent un million et demi de personnes déplacées par la guerre –, selon la défense civile du territoire. Des bombardements ont aussi touché Al-Mawasi (Sud), devenu un camp rassemblant des milliers de tentes de déplacés.

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, maintient par ailleurs son projet d’offensive terrestre contre Rafah, frontalière avec l’Egypte, qu’il présente comme le dernier grand bastion du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.

• Les opérations israéliennes ont créé un « enfer humanitaire » à Gaza, dénonce le chef de l’ONU

Dans la ville de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 18 avril 2024.

« Le Moyen-Orient est au bord du précipice. Les derniers jours ont vu une escalade dangereuse, par les mots et les actions », a déclaré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, devant le Conseil de sécurité, jeudi, dénonçant notamment l’« enfer humanitaire » dans la bande de Gaza, engendré par les opérations israéliennes.

« Une erreur de calcul, une mauvaise communication, une méprise, pourrait conduire à l’impensable, un conflit régional généralisé qui serait dévastateur pour tous ceux concernés, et pour le reste du monde », a-t-il lancé, condamnant à nouveau l’attaque sans précédent de l’Iran contre Israël le week-end dernier. « Ce moment de danger maximal doit être un moment de retenue maximale », a-t-il plaidé, et « il est grand temps de mettre un terme au cycle sanglant de représailles », insistant : « Nous avons la responsabilité ensemble de faire face à ces risques et d’éloigner la région du précipice, en commençant par Gaza. »

Le secrétaire général des Nations unies a réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat dans l’enclave palestinienne, à l’accès sans entrave de l’aide humanitaire et à la libération de tous les otages. « A Gaza, six mois et demi d’opérations militaires israéliennes ont créé un enfer humanitaire », a-t-il déploré, décrivant 2,4 millions de Palestiniens endurant « la mort, la destruction, le déni d’aide humanitaire vitale », et la faim.

« Le bilan des victimes est accablant et sans précédent, par le rythme et l’ampleur, depuis que je suis secrétaire général [de l’ONU, soit depuis 2017] », a souligné M. Guterres, avant d’abonder : « Et tout cela se produit avec des limites importantes imposées par les autorités israéliennes sur la livraison d’aide à la population de Gaza, qui fait face à la faim généralisée ». L’ONU a lancé mercredi un appel aux dons de 2,8 milliards de dollars (environ 2,6 milliards d’euros) pour aider les Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie occupée. Benyamin Nétayahou a lui récusé mercredi « les allégations des organisations internationales sur une famine à Gaza » et a affirmé qu’Israël faisait « tout son possible sur la question humanitaire ».

• Israël intensifie ses raids contre le Hezbollah au Liban sud

Au lendemain d’une attaque du parti pro-iranien, qui a blessé quatorze soldats israéliens, Israël a intensifié ses raids dans le sud du Liban contre le Hezbollah, jeudi. L’Agence nationale d’information (ANI, officielle) a affirmé que l’Etat hébreu a mené de violentes frappes aériennes et lancé plus de cent obus d’artillerie et bombes au phosphore contre des localités frontalières du sud du pays dans la nuit. De son côté, le mouvement islamiste libanais a annoncé jeudi la mort de deux de ses combattants tués dans des frappes d’Israël. Selon des secouristes, ils ont été tués par une frappe de drone sur le village de Kfar Kila.

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Les violences se sont intensifiées entre l’armée israélienne et le Hezbollah cette semaine, dans le sillage de l’attaque de l’Iran, allié du Hezbollah, contre l’Etat hébreu. Le mouvement islamiste libanais a revendiqué mercredi une attaque contre un poste de commandement dans le nord d’Israël, qui a répliqué par des raids en profondeur en territoire libanais. L’armée israélienne a fait état de son côté de quatorze soldats israéliens blessés, dont six grièvement. En soirée, elle a mené en riposte des raids sur la région de Baalbek, située à plus de cent kilomètres de la frontière avec Israël, dans l’est du Liban. Elle a affirmé avoir visé « une infrastructure terroriste utilisée par la force de défense aérienne du Hezbollah ».

Plus de six mois de violences transfrontalières quotidiennes entre Israël et le mouvement islamiste ont fait 370 morts côté libanais, essentiellement des combattants du Hezbollah, mais également quelque 70 civils, selon un décompte de l’Agence France-Presse.

• Plaidoyer des Palestiniens pour leur adhésion à l’ONU

Un statut d’Etat membre à part entière de l’ONU « allégerait une partie de l’injustice historique » qui pèse sur les Palestiniens, a plaidé jeudi un haut responsable de l’Autorité palestinienne – qui exerce un pouvoir limité en Cisjordanie –, à quelques heures d’un vote du Conseil de sécurité sur cette question.

« Accorder à la Palestine une adhésion pleine et entière aux Nations unies allégerait une partie de l’injustice historique subie par des générations de Palestiniens », a déclaré Ziad Abu Amr devant le Conseil de sécurité. Le vote sur la demande d’adhésion des Palestiniens est désormais programmé jeudi à 17 heures à New-York (23 heures à Paris), selon la présidence maltaise du Conseil.

L’admission d’un Etat à l’ONU doit d’abord recevoir une recommandation positive du Conseil (au moins 9 voix sur 15 en faveur, sans veto d’un membre permanent), puis être approuvée par l’Assemblée générale, à la majorité des deux tiers. Mais les Etats-Unis, qui n’hésitent pas à faire usage de leur droit de veto, notamment pour protéger Israël, ne cachent pas leur hostilité face à l’initiative des Palestiniens, qui ont depuis 2012 le statut inférieur « d’Etat non membre observateur ». Ils estiment notamment que l’ONU n’est pas le lieu pour la reconnaissance d’un Etat palestinien, qui devrait selon eux être issu d’un accord entre Israël et les Palestiniens. La démarche palestinienne apparaît ainsi vouée à l’échec.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Cisjordanie : l’autre guerre d’Israël en cartes

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