Jean-Marc Jancovici, l'écologiste qu'on écoute

Il sera aujourd'hui à Angers pour animer un débat public sur l'environnement avec les têtes de liste aux élections européennes. Ce sera sans doute l'un des rares temps forts d'une campagne bien terne, tant Jean-Marc Jancovici - « Janco » pour ses dizaines de milliers d'intimes qui le suivent sur tous les réseaux sociaux de France et de Navarre, est devenu l'influenceur en chef du climat, l'oiseau de mauvais augure du réchauffement et le décliniste en chef d'un modèle de croissance dont il prédit la fin en même temps que l'extinction prochaine des énergies fossiles.

Qu'on l'admire ou qu'il agace, on écoute ce volubile X-Telecom de 62 ans transfiguré en gourou, et c'est déjà beaucoup dans une société hypermédiatisée où l'écologie politique a réussi le tour de force de ne trouver aucun leader capable de porter avec autorité un combat aussi essentiel. Fondateur du think tank Shift Project et de l'agence de conseil en décarbonation Carbone 4, il s'offre même le luxe d'appeler de ses voeux une forme de décroissance tout en gardant l'oreille des dirigeants.

Les écologistes abhorrent - évidemment - ce pronucléaire qui confesse n'avoir aucun problème avec le capitalisme mais s'interroge tout aussi benoîtement sur le point de savoir si la démocratie est le meilleur régime politique pour sauver la planète.

Ainsi avance « Janco », précédé de ses désormais célèbres sentences assénées avec un aplomb sans faille, quitte à flirter parfois avec la veine populiste de ceux qui n'ont que des certitudes. L'une des plus célèbres ? « Quand il n'y aura plus de pétrole, il ne sera plus possible d'assurer plus de 4 vols en avion dans une vie à chaque terrien ». Ceux qui l'aiment prendront le train. Rendez-vous à Angers.