Anne Hidalgo lors des obsèques de Jacques Delors à l'Hôtel des Invalides à Paris le 5 janvier 2024

Le Parti socialiste ne croirait plus aux chances d'Anne Hidalgo de remporter les municipales de 2026 à Paris.

afp.com/Ludovic MARIN

Ce second quinquennat à nul autre pareil est loin d’être terminé, pourtant, 2027 et sa cohorte de candidats putatifs s’avancent déjà. Le dernier remaniement avec Gabriel Attal à sa tête – et qui remet en selle Rachida Dati – en est un nouveau tournant. En coulisses, les uns apprennent à esquiver les croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref, tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination. Le service politique de L’Express propose de vous aider à suivre, grâce à un rendez-vous hebdomadaire sur notre site Internet, les progrès de ces ambitieux qui espèrent gravir, vite et sans se blesser, les marches du pouvoir.

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Renaissance au féminin…

La succession de Stéphane Séjourné à la tête de Renaissance commence à aiguiser les appétits de certains… et de certaines. C’est ainsi que la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et la ministre chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations Aurore Bergé s’interrogent sur l’opportunité pour elles d’avancer leurs pions… Un congrès du parti présidentiel doit être organisé dans le second semestre 2024, après les européennes du 9 juin.

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… mais à court d'idées ?

Discrètement, au début du mois d’avril, le parti présidentiel a soufflé sa huitième bougie. Un bilan d’étape ? "Je vous mets au défi de me donner une idée impulsée par notre formation politique, souffle un macroniste historique. Donc les débats doctrinaux ont lieu au sein du groupe parlementaire, alors que ce n’est pas son boulot. Et comme Macron décide de tout tout seul, il a placé ses surintendants à la tête de Renaissance." Stanislas Guérini et Stéphane Séjourné apprécieront.

Un chat rue de Grenelle

La ministre de l’Education nationale va adopter un chat, et n’y voyez aucune malice… Ou plutôt si. Lorsqu’elle a été nommée rue de Grenelle, on a rappelé à Nicole Belloubet de vieilles déclarations datées de 2016. Rectrice à l’époque, elle raillait "les fariboles sur la restauration de l'autorité ou le port de la blouse". Des mots qui ne résonnent pas tout à fait avec l’ambition du Premier ministre d’aujourd’hui, Gabriel Attal, qui vient de lancer une "expérimentation d'ampleur" du port de l’uniforme dans un certain nombre d'établissements. "On peut avoir pris des positions par le passé et avoir évolué", l’a défendue Attal. Bref, trop rares sont ceux qui ne changent jamais d’avis. Et le chat, lui ? On lui a déjà trouvé un nom : Faribole.

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Hidalgo à Paris : le PS fait la moue

Personne ne sait vraiment si Anne Hidalgo va rempiler pour un troisième mandat. Son successeur tout désigné, le premier adjoint Emmanuel Grégoire, se prépare, quand bien même la maire de Paris ne l’adoubera pas de si tôt, voire pas du tout. Au PS, on surveille la capitale comme le lait sur le feu. Si les relations entre le Premier secrétaire Olivier Faure et Anne Hidalgo sont inexistantes (ils ne s’adressent plus la parole depuis la présidentielle et la crise du congrès de Marseille), la maison rose considère que conserver la mairie de Paris est une priorité et qu’Hidalgo n’est plus la mieux placée pour cela. "Si on y retourne avec elle, on perdra", prévient, sûr de lui, un cadre du PS qui aimerait bien que le sujet des municipales soit traité "le plus vite possible après les européennes". Sauver Paris, c'est plus que sauver la France, c'est sauver le monde, disait Hugo… Et c’est sauver les socialistes aussi ?

Ruffin s’inspire de "Baron noir"

François Ruffin pense beaucoup à l’élection présidentielle. Comme L’Express vous le racontait cette semaine, il a rencontré à plusieurs reprises le scénariste Eric Benzekri, un ancien du PS longtemps proche de Jean-Luc Mélenchon. Si le cinéaste a tourné la page de la vie politique, il continue de l’inspirer avec ses séries et notamment la plus célèbre : Baron noir. Dans la saison 3, pour pousser le candidat Michel Vidal (le personnage de fiction largement inspiré de Mélenchon), le "baron noir" Kad Merad implore son concurrent au rassemblement parce que "la gauche ne peut pas aller à la présidentielle dans cet état-là". "Ça dépend d’abord de toi", ajoute-t-il avant de lancer un slogan qui fait mouche et fera pression sur Vidal : "Déconne pas Michel."

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Dans un récent déjeuner, François Ruffin, qui cherche une stratégie face à Mélenchon (tenté par une quatrième candidature malgré ses dires), s’est souvenu de cet épisode tout particulier. "Déconne pas Michel, ça a eu une vertu", a-t-il rappelé devant ses convives. Bientôt une pétition "Déconne pas Jean-Luc" pour une primaire de la gauche ?

Macron en campagne européenne ? Surtout pas !

C’est un cri de détresse, lancé par un parlementaire Renaissance, visiblement inquiet par la dynamique de campagne de Valérie Hayer et convaincu qu’une présence accrue du chef de l’Etat viendrait plomber la candidature de la championne macroniste : "Il ne faut surtout pas que le président de la République s’implique !" Emmanuel Macron s'apprête à prononcer le discours "Sorbonne 2", détaillant les enjeux auxquels est confronté l’Union européenne. "Il est pris dans un engrenage psychologique, c’est irrésistible pour lui."


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