Il arnaque des personnes âgées dans plusieurs villes du Calvados : un démarcheur à domicile attrapé

Malgré une interdiction d'exercer, un jeune homme de 33 ans a arnaqué des gens âgés dans plusieurs communes du Calvados. Il a été jugé pour escroquerie à Caen ce 11 avril 2024. 

Police Caen
Malgré une interdiction d'exercer, un jeune homme de 33 ans a arnaqué des gens âgés dans plusieurs communes du Calvados. Il a été jugé pour escroquerie à Caen ce jeudi 11 avril 2024.  ©Illustration Grégory MAUCORPS
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Les gens âgés sont particulièrement ciblés par les démarcheurs à domicile. Ce n’est pas très difficile, dans les répertoires téléphoniques, sur les boites aux lettres, il suffit de lire leurs prénoms.

Le prévenu a sévi dans plusieurs communes du Calvados

À l’audience correctionnelle du tribunal de Caen (Calvados), ce jeudi 11 avril 2024, ils se prénomment : Gilbert, Bernard, Denise, Huguette…

Le prévenu, lui, c’est Alexandre* (33 ans) qui a sévi dans le Calvados de janvier 2019 à mai 2020 : à Biéville- Beuville, Démouville, Villers-Bocage, Pont-d’Ouilly, Percy-en-Auge. 

« On lui aurait donné le Bon Dieu sans confession »

Oui, les gens d’un certain âge devraient se méfier. Mais il faut dire que « le commercial » qui se présente à leur porte est fort sympathique et beau parleur.
Il sait y faire pour vous persuader d’entreprendre des travaux de réfection, d’isolation, souvent inutiles, toujours onéreux, parfois pas terminés ou pas réalisés du tout. Il sait y faire car c’est le « b.a-ba de son métier ». Alexandre n’échappe pas à la règle. Une victime en fauteuil roulant déclare à la barre : « on lui aurait donné le Bon Dieu sans confession ».

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Il n’est d’ailleurs pas le seul à être mis en cause, ils étaient deux. Mais son associé est décédé. Alors, forcément, les faits datant, il est aisé de s’embrouiller dans qui a fait quoi… Il faut compter sur la mémoire des victimes encore vivantes, sur les chèques que le prévenu déposait sur le compte de sa compagne ou de sa sœur. Car Alexandre précisait :

Ce n’est pas la peine de marquer le bénéficiaire sur le chèque, je mettrai le nom de la société.

Le prévenu aux victimes

« Il faudrait une répression digne de ce nom »

Il a déjà été condamné pour le même genre de faits avec interdiction d’exercer ce type d’activité. Un assesseur se demande quelle peine pourrait l’arrêter.

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« Il faudrait une répression digne de ce nom« , enchaîne le procureur Pierre Vrinat qui parle d’une branche très spécifique du bâtiment. « La branche gériatrique, particulièrement implantée dans le Calvados ». Il met l’accent sur un point rarement évoqué : les répercussions psychologiques de ces escroqueries sur les victimes.

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Elles se sont laissées duper avec facilité, elles prennent conscience de leur incapacité à défendre leurs intérêts. Peu importe leur caractère ou leur passé, elles sont devenues vieilles et fragiles.

Le procureur à l’audience

« Des réquisitions qui arrivent bien tard »

Il est requis 18 mois de prison dont 10 mois avec un sursis probatoire de 24 mois et une interdiction d’exercer une activité commerciale ou de diriger une entreprise durant 5 ans. La défense n’est pas sûre qu’une peine ferme apporte quelque chose à la société. « Ces réquisitions arrivent bien tard. Depuis 2020, il est passé à autre chose ».

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L’affaire est mise en délibéré au jeudi 18 avril 2024.

*prénom d’emprunt 

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