À l’issue d’une audition des têtes de liste aux élections européennes organisée par le Mouvement des entreprises de France (Medef), ce jeudi 18 avril, les adhérents partagent leur top 3 des candidats jugés compatibles avec leurs attentes. L’écolo-socialiste Raphaël Glucksmann en fait partie.
« Le Medef, c’est 190 000 adhérents, de tous secteurs d’activité. L’Europe est le premier espace commercial au monde avec 450 millions d’habitants. Nous avons donc besoin d’Europe, de mieux d’Europe ! » Patrick Martin, président du Medef, interpelle les sept têtes de liste invitées : Manon Aubry (LFI), Jordan Bardella (RN), François-Xavier Bellamy (LR), Raphaël Glucksmann (PS-Place publique), Valérie Hayer (Renaissance), Marion Maréchal (Reconquête) et Marie Toussaint (Les Écologistes) au siège du Medef, ce 18 avril. Il entend les confronter aux trente propositions envoyées en amont de cette audition, portant sur la simplification des règles, la réindustrialisation, l’écologie, l’énergie, etc. Chacun des candidats passe son grand oral devant les chefs d’entreprise, répondant à une thématique ou aux questions des adhérents du Medef. Au terme d’un échange dense de trois heures, Bastien Brunis, porte-parole du Medef, se félicite « de voir qu’ils ont lu nos propositions et sont venus avec des réponses. Le débat était constructif, nourri et réfléchi ».
Officiellement, aucun des adhérents interrogés ne souhaite communiquer sur un top 3 de ses candidats favoris, pouvant se démarquer du débat. Anonymement, les langues se délient. Ils sont tous d’accord sur le trio gagnant : Bellamy, Hayer et… Glucksmann ! Le candidat écolo-socialiste réussit son pari devant les chefs d’entreprise. Même s’il a revendiqué vouloir taxer les multimillionnaires et milliardaires, on lui reconnaît une posture proeuropéenne claire, « droit dans ses bottes » pour certains, « vantant une souveraineté européenne » pour beaucoup, ou de « valeur liberté importante pour nous, les chefs d’entreprise ».
François-Xavier Bellamy, candidat Les Républicains, joue en terrain conquis, « moins étonnant qu’il soit Medef compatible » glisse un adhérent. « On le connaît bien, pas de surprise », confirme un autre.
Certains adhérents parlent d’une « approche équilibrée et réaliste » de Valérie Hayer. La candidate Renaissance est perçue, avec Bellamy, comme « lucide et cohérente sur les enjeux de l’énergie ».
Dans le bas de la liste, sans surprise, on retrouve Manon Aubry, desservie, entre autres, par son rappel de l’affaire d’un texte portant sur la transparence fiscale supposé coécrit par la France et le Medef, en 2021, et Marie Toussaint, à qui on reproche d’être antinucléaire, donc « hors des réalités ». Le Medef fait également mentir le dernier sondage Ifop pour TF1, plaçant Jordan Bardella en haut des intentions de vote avec 32,5 %. Ici, « on ne veut pas d’un eurosceptique, c’est mauvais pour le business ».