Tout va bien au Stade Malherbe Caen ! Souriant, détendu, agréable comme à son habitude, Gilles Sergent a dressé un bilan assez surréaliste du mercato de son club. Non seulement le marché hivernal n’a pas été un échec à ses yeux, mais il a en plus rempli le premier objectif fixé par Fabien Mercatal.
Nicolas Bénézet voulait venir
Effectivement, le groupe caennais a été resserré autour de 23 joueurs de champ et quatre gardiens. Ce n’est pas trop, au regard notamment des inévitables blessures. C’est peut-être même parfois juste en nombre, si on en croit les joueurs de l’équipe réserve régulièrement invités aux entraînements professionnels. Fabien Mercadal avait effectivement verbalisé le vœu de restreindre son groupe afin que ceux qui n’y avaient pas de temps de jeu puissent s’exprimer ailleurs. Mais il avait surtout émis la volonté d’ajouter deux éléments à son effectif : un milieu récupérateur et un attaquant de couloir.
Sur le premier dossier, Caen a clairement joué de malchance. Aly Ndom, arrivé relativement tôt dans ce mercato, s’est blessé au lendemain de sa signature et a contraint les dirigeants caennais à rouvrir le classeur à son poste. Sur le deuxième dossier, Caen voulait se faire prêter Nicolas Bénézet, très désireux lui-même de revenir en Normandie. Guingamp a refusé de renforcer un concurrent au maintien, et le joueur n’est pas venu.
Alfa Semedo a été tout près de s’engager
Pour pallier à la blessure d’Aly Ndom, le Guinéen du Benfica Lisbonne Alfa Semedo a été tout près de s’engager sous forme de prêt.
Ce joueur était suivi par la cellule de recrutement depuis l’an dernier. Toutes les conditions étaient réunies pour que ça se passe: les agents, l’aspect financier, l’accord du joueur, a priori la bénédiction de son club. Et ça ne s’est pas fait. Il n’y a plus eu de retour du Benfica Lisbonne dans les 36 dernières heures.
Manifestement, Alain Cavéglia et les recruteurs caennais ont eu d’autres pistes, mais le maître-mot était de « recruter avec des certitudes ». » On avait bien ciblé deux ou trois noms. Cela n’a pas pu se faire pour x raisons. C’était soit eux, soit personne », résume le directeur sportif. Et son président de poursuivre en ce sens :
On n’avait vraiment pas envie de faire un joueur pour faire un joueur, un joueur qu’on ne connaissait pas, un joueur exotique, donner un joli nom pour faire plaisir. L’idée n’était pas de faire des coups.
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Caen a refusé deux pistes de dernière minute
Caen a ainsi coupé court aux dernières possibilités qui se sont offertes à lui hier, jeudi 31 janvier 2019. L’un des profils ne correspondait pas suffisamment aux attentes, l’autre n’était pas perçu comme une réelle plus-value.
Il ne faut pas oublier que le Stade Malherbe est un club formateur. Je préférerais que nos jeunes jouent plutôt que de faire venir un joueur à la ramasse le 31 janvier.
Hormis le recrutement d’Aly Ndom, avec la mésaventure qu’on connaît, Caen a donc fait chou blanc. Faute de moyens suffisants ? « L’argent n’est jamais totalement anecdotique, mais ce n’est pas le sujet principal, balaye Gilles Sergent. Ce n’est pas une question de puissance financière mais de pertinence. On ne souhaitait pas recruter dans n’importe quelle condition. L’arrivée d’un joueur ou deux peut faire plus de mal que le contraire. C’est un choix réfléchi. »
« Pas de frustration »
Le président caennais est donc formel : « il n’y a pas de frustration », y compris pour Fabien Mercadal. À chaque point presse, ce dernier répétait pourtant son désir de voir arriver deux renforts.
Dans ce club, on travaille partout en bonne intelligence. Fabien a participé à la décision finale hier de ne pas aller sur une piste ou l’autre. Ces décisions, on les a partagées ensemble. C’est comme cela que ça fonctionne au Stade Malherbe. C’est comme ça qu’on y arrive.
Il n’en demeure pas moins que le classement du Stade Malherbe en bas de tableau « ne plaide pas en [sa] faveur », aux yeux d’Alain Cavéglia. « On reste attractif quand même. Ce n’est pas une raison. »
« Pas un échec »
Caen, dernier de Ligue 1 sur les huit dernières journées, va donc devoir s’en sortir avec ses moyens du bord. Un échec, ce mercato ? « Non, parce qu’il faut encore une fois rappeler les objectifs premier : raccourcir le groupe et faire venir une pointe basse, qui est venue. Le final a été très compliqué, mais on le savait. Un mercato d’hiver, c’est loin d’être simple. »
Je souhaite rappeler ma certitude qu’on va s’en sortir sur les valeurs du collectif. Le Stade Malherbe a plein d’atouts. C’est un groupe de qualité, avec un certain nombre de solutions… et Fred Guilbert marquera le but du maintien.
Pas sûr que l’optimisme affiché par le président du Stade Malherbe Caen soit partagé par beaucoup de supporters. Il ne se base pas, en tout cas, sur les derniers résultats de Caen. Malherbe a gagné un match de Ligue 1 en quatre mois.
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