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"Bien sûr que j'ai peur" : 1.200 manifestants à Guingamp pour défendre le système de santé

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Une manifestation départementale a eu lieu à Guingamp, dans les Côtes-d'Amor, dimanche 14 avril, en défense aux hôpitaux publics. Entre régulations des urgences, fermetures de certains services, et établissements surchargés, habitants, soignants et élus de tout le département sont inquiets.

La manifestation départementale est partie du stade de Roudourou, à Guingamp, ce dimanche après-midi. La manifestation départementale est partie du stade de Roudourou, à Guingamp, ce dimanche après-midi.
La manifestation départementale est partie du stade de Roudourou, à Guingamp, ce dimanche après-midi. © Radio France - Simon Cheneau

Quasi chaque manifestant est ici, à lui seul, un témoin de la crise de santé qui sévit dans les Côtes-d'Armor. "Mes enfants ont des allergies, mais il n'y a pas d'allergologue à Lannion, il faudrait aller à Brest", lâche cette maman, venue avec sa fille et son fils, dimanche 14 avril, dans la manifestation en soutien au système de santé à Guingamp. D'autres manifestants parlent des Ehpad surchargés, des services d'urgence régulés, comme à Lannion, ou du fait que plus aucune femme ne peut accoucher à la maternité de Guingamp depuis plus d'un an, et pour plusieurs mois encore.

Des dents toutes noires

Cet accès au soin dégradé a des conséquences, souligne Claudine Gautheron, adjointe à la mairie de La Roche-Jaudy : "Sur ma commune, j'ai l'exemple de jeunes parents qui ont l'obligation de suivi dentaire de leurs jeunes enfants et les dentistes refusent de les recevoir, par manque de place. Les deux petites filles ont les dents toutes noires et il n'y a pas de dentistes pour les soigner." L'élue poursuit : "Si on est client d'un dentiste, il faut déjà attendre trois ou quatre mois et alors si on n'est pas client, c'est impossible."

De nombreux syndicats étaient mobilisés, à la fin de la manifestation, une prise de parole commune a eu lieu.
De nombreux syndicats étaient mobilisés, à la fin de la manifestation, une prise de parole commune a eu lieu. © Radio France - SC

Dans la manifestation, des soignants de tous les secteurs de soin et des quatre coins des Côtes-d'Armor dénoncent "le manque de moyens, le manque de personnels et un personnel pas assez payé", lâche Anna, infirmière en psychiatrie. "On y met beaucoup d'énergie et on est pas très soutenus par les politiques nationaux, les politiciens locaux eux sont là."

Maternité fermée depuis plus d'un an

Plus loin dans le cortège, le maire de Guingamp, Philippe Le Goff est, lui aussi, inquiet. Il a en tête principalement la maternité de sa commune, fermée depuis plus d'un an et "encore pour plusieurs mois." "L'impact direct de cette fermeture, ça crée des faits divers, des femmes qui accouchent sur le bord de la route, des sapeurs-pompiers qui les aident à mettre au monde." Le maire accueille favorablement l'idée, qui fait petit à petit son chemin, d'accueillir des médecins cubains en renfort de l'hôpital public.

Trois élus guingampais ont été reçus mercredi 10 avril au ministère de la Santé, ministère qui a ouvert la porte à la venue de ces médecins étrangers. Ce n'est pas encore acté, et pas pour demain. En attendant, cette manifestante marche avec son chien entre les jambes : "Bien sûr que j'ai peur, j'ai peur pour ma santé. Je commence à me faire vieille et tout ça n'est pas rassurant."

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