Né le 14 janvier 1904 à Dax (Landes), Jean Thomazo entre à Saint-Cyr en 1923. Dès 1925, jeune officier, il prend part à la campagne du Rif. En 1939-1940, il participe activement à la campagne de France, puis, en 1943-1944, sous les ordres du général Juin, à celle d'Italie. Après avoir débarqué en Provence et pris part aux combats de la libération, il devient commandant du troisième bureau de la première armée française du général de Lattre, qu'il suit en Indochine où il sert également sous les ordres du général Salan. Il fait partie des " maréchaux de de Lattre ", les jeunes colonels auquel il confie les missions les plus difficiles. En mai 195S, le colonel Thomazo se retrouve tout naturellement au Comité de salut public à Alger. Proche collaborateur du général Salan, il organise le débarquement de Corse et arrive à Ajaccio le 25 mai comme commandant civil et militaire. Depuis plusieurs mois, il avait noué certains contacts avec des éléments activistes de l'armée et de la population européenne, contacts facilités par ses fonctions de chef d'état-major du général Allard, plus particulièrement chargé de l'organisation de réservistes formant les fameuses " unités territoriales " (U.T.) en Afrique du Nord.
Il devient député U.N.R. des Pyrénées-Atlantiques en novembre 1958, mais en désaccord avec la politique algérienne du général de Gaulle il se sépare rapidement de son groupe, dont il avait été élu vice-président, pour adhérer au groupe Unité de la République, qui rassemblait les partisans de l'Algérie française. Le malaise qu'il éprouve à l'Assemblée n'est pas seulement dû à ce désaccord fondamental. Et, après quelques épisodes assez aventureux (les " barricades " en janvier 1960; une arrestation sur les Champs-Elysées en novembre; divers incidents et procès; la dissolution de son " Front national combattant "...), le colonel Thomazo, qui s'est vu interdire d'aller en Algérie avec d'autres parlementaires en janvier 1962, puis en Allemagne le mois suivant, renonce à se présenter aux législatives en novembre 1962, et affirme son intention de " continuer la lutte dans le pays, mais non plus sur les bancs d'un Parlement impuissant ".
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