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Un partisan passionné de l'Algérie française

Le colonel Jean Thomazo, ancien député, est mort dans la soirée de mardi 10 avril à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, où il avait été admis à la suite d'une maladie récente qui nécessitait une intervention chirurgicale. Ses obsèques seront célébrées en la chapelle du Val-de-Grâce, lundi 16 avril, à 16 heures. Il sera ensuite inhumé au cimetière de Dax (Landes).La personnalité du colonel Thomazo est de celles qui ont dominé - sinon toujours sur le devant de la scène, du moins dans la coulisse, - un certain activisme au moment des événements d'Algérie. Certes, on ne saurait résumer à cette seule période de son existence bien remplie une carrière en tous points mouvementée. Son surnom de " Nez-de-cuir ", la plaque sombre qu'il portait en effet au milieu du visage pour dissimuler une blessure qui lui avait labouré la face à Mona-Casale (Italie), en janvier 1944, étaient là, notamment, pour en témoigner. Il avait perdu deux fils au combat et jouissait, dans les milieux militaires, d'une sympathie liée à sa personne plus qu'à ses idées. Mais le colonel Thomazo éprouvait à coup sûr une manière de prédilection pour l'action secrète, que la fin de la guerre d'Algérie lui donna l'occasion de combiner avec son autre grande passion : le métier des armes.

Le Monde

Publié le 14 avril 1973 à 00h00, modifié le 14 avril 1973 à 00h00

Temps de Lecture 2 min.

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Né le 14 janvier 1904 à Dax (Landes), Jean Thomazo entre à Saint-Cyr en 1923. Dès 1925, jeune officier, il prend part à la campagne du Rif. En 1939-1940, il participe activement à la campagne de France, puis, en 1943-1944, sous les ordres du général Juin, à celle d'Italie. Après avoir débarqué en Provence et pris part aux combats de la libération, il devient commandant du troisième bureau de la première armée française du général de Lattre, qu'il suit en Indochine où il sert également sous les ordres du général Salan. Il fait partie des " maréchaux de de Lattre ", les jeunes colonels auquel il confie les missions les plus difficiles. En mai 195S, le colonel Thomazo se retrouve tout naturellement au Comité de salut public à Alger. Proche collaborateur du général Salan, il organise le débarquement de Corse et arrive à Ajaccio le 25 mai comme commandant civil et militaire. Depuis plusieurs mois, il avait noué certains contacts avec des éléments activistes de l'armée et de la population européenne, contacts facilités par ses fonctions de chef d'état-major du général Allard, plus particulièrement chargé de l'organisation de réservistes formant les fameuses " unités territoriales " (U.T.) en Afrique du Nord.

Il devient député U.N.R. des Pyrénées-Atlantiques en novembre 1958, mais en désaccord avec la politique algérienne du général de Gaulle il se sépare rapidement de son groupe, dont il avait été élu vice-président, pour adhérer au groupe Unité de la République, qui rassemblait les partisans de l'Algérie française. Le malaise qu'il éprouve à l'Assemblée n'est pas seulement dû à ce désaccord fondamental. Et, après quelques épisodes assez aventureux (les " barricades " en janvier 1960; une arrestation sur les Champs-Elysées en novembre; divers incidents et procès; la dissolution de son " Front national combattant "...), le colonel Thomazo, qui s'est vu interdire d'aller en Algérie avec d'autres parlementaires en janvier 1962, puis en Allemagne le mois suivant, renonce à se présenter aux législatives en novembre 1962, et affirme son intention de " continuer la lutte dans le pays, mais non plus sur les bancs d'un Parlement impuissant ".

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