Européennes : Macron à la rescousse de Valérie Hayer

Un échange en tête-à-tête, concentré et complice : Emmanuel Macron s’est affiché pour la première fois, ce mercredi, à Bruxelles au côté de la candidate de son camp aux européennes, Valérie Hayer, qui peine à imprimer sa marque face à son rival d’extrême droite.

Le chef de l’État est venu à Bruxelles tenter de prêter main-forte à la tête de liste de la majorité, Valérie Hayer, largement distancée dans les sondages par la liste du RN conduite par Jordan Bardella.
Le chef de l’État est venu à Bruxelles tenter de prêter main-forte à la tête de liste de la majorité, Valérie Hayer, largement distancée dans les sondages par la liste du RN conduite par Jordan Bardella. (Photo Ludovic Marin/AFP)

Le chef de l’État était attendu à la traditionnelle réunion du groupe centriste Renew, au Palais des Académies, avant l’ouverture d’un sommet européen.

Il a finalement surtout posé devant les caméras en compagnie de la cheffe des eurodéputés Renew, Valérie Hayer, inconnue du grand public avant d’être propulsée, fin février, à la tête de la liste Renaissance.

Les deux ont échangé quelques minutes, tantôt absorbés, tantôt souriants, Emmanuel Macron, très attendu par son camp dans la campagne, faisant pour la circonstance un pas de plus dans cette direction.

En quelques mots rapides, le président a déroulé ce qui sonne comme un slogan de campagne - « une Europe forte, une France forte, dans une Europe plus forte et plus juste » - avant de se livrer à une attaque en règle contre le Rassemblement national, favori des sondages.

« Je pense qu’il y a beaucoup de peurs, d’inquiétudes dans le moment que nous vivons et que ces colères profitent toujours aux réponses les plus simplistes », a-t-il lancé.

« Hypocrisie »

La liste Renaissance reste largement distancée dans les sondages par celle du RN, conduite par Jordan Bardella, omniprésent depuis des semaines et qui ne cesse de creuser l’écart.

Avec 16 % d’intentions de vote, elle est, en outre, désormais talonnée par celle du PS-Place Publique (14 %), emmenée par Raphaël Glucksmann, selon un sondage Toluna-Harris Interactive paru ce mercredi.

« Il y a aujourd’hui une espèce d’hypocrisie du débat et j’espère qu’en rentrant dans les prochaines semaines dans celui-ci, cette hypocrisie sera levée », a lâché Emmanuel Macron.

Le camp présidentiel est suspendu à son entrée en campagne pour donner un nouvel élan à Valérie Hayer, après des débuts compliqués, et tenter de remonter son handicap entre le RN et la gauche.

Emmanuel Macron doit, selon son entourage, prononcer un discours sur l’Europe la semaine prochaine, probablement à La Sorbonne comme en 2017 où il avait tracé une feuille de route ambitieuse pour l’Europe.

« On a les bonnes idées, celles qui se sont mises en place en Europe, ces dernières années », veut-il croire, en rappelant son engagement pour une Europe souveraine.

Le chef de l’État pourrait aussi s’impliquer sous d’autres formes, dans des réunions publiques, des interviews, des déplacements emblématiques, sur la réindustrialisation ou la défense européenne par exemple, même si rien ne semble arrêté à cette heure.

« Dividendes silencieux »

« Après, il ne peut pas faire des miracles non plus. La campagne des européennes, c’est toujours difficile pour le parti au pouvoir », relève un ministre, très prudent.

Dans l’immédiat, l’impatience grandit dans son camp devant la lenteur à entrer dans l’atmosphère : la liste de Valérie Hayer n’est toujours pas dévoilée, et la stratégie pour rattraper le retard sur Jordan Bardella reste floue.

Les annonces « anxiogènes » sur les déficits publics ou la réforme de l’assurance-chômage pourraient aussi s’avérer coûteuses en voix, à droite comme à gauche.

Emmanuel Macron fait, de son côté, le pari que la campagne ne démarrera réellement que dans la dernière ligne droite, un mois avant le scrutin du 9 juin et qu’il est inutile de partir trop tôt.

En attendant, il tire à boulets rouges sur l’extrême droite, accusée de piétiner l’Europe pour mieux en engranger les « dividendes » et d’entretenir une certaine ambiguïté vis-à-vis de la Russie.

« Ceux qui parfois, il y a cinq ans, disaient « la solution, c’est sortir de l’euro », ceux qui ne votent même pas la politique agricole commune mais, ensuite, disent à la maison aux agriculteurs « je vous défends », ceux qui systématiquement ont essayé d’affaiblir l’Europe en quelque sorte ont les dividendes silencieux de notre propre politique pro-européenne », a-t-il asséné depuis Bruxelles.

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S’ils avaient gagné les élections, « ils auraient soigné (le covid) à l’hydroxychloroquine, pris le vacccin russe », « l’Ukraine aurait déjà été abandonnée », tout comme « l’ambition européenne en matière de recherche et de technologie », a-t-il martelé.

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