Le patron de l'agence Fiat Lux revient pour une enquête alambiquée qui le mène à la fois dans le milieu diamantaire parisien, celui des maisons closes shanghaiennes et, finalement, celui des Russes blancs, ces émigrés de l'ancien empire ayant fui le bolchevisme. Comme d'habitude, les cadavres et les petits secrets bien enfouis vont s'accumuler durant l'enquête de l'homme qui met le mystère KO.
Deuxième reprise des aventures du personnage de Léo Malet: après MOYNOT, qui réalisa deux albums pour la série, c'est BARAL (Baker Street) qui s'y colle. On ne peut lui reprocher de coller à l'univers graphique de TARDI -il annonce d'ailleurs la couleur dès la couverture de l'album-, le style Tardi étant la marque de fabrique de la série… Son trait est toutefois plus fin que celui de son prédécesseur, ce qui lui fait perdre un peu en noirceur et en densité.
BARRAL a pris un plaisir évident à dessiner les ambiances et les boulevards du Paname de l'époque, agrémentant son histoire de quelques caricatures plus ou moins discrètes, Malet lui-même y faisant une apparition à la façon de Stan Lee dans les films Marvel.
Sur le plan du scénario également, on notera moins de noirceur; l'histoire est cette fois en partie racontée par Hélène, la fidèle secrétaire de Nestor. Burma est un ancien des foyers anarchistes. Les flics, les militaires, il n'aime pas trop, sa vision du monde est plus pessimiste que celle d'Hélène, qui est une auxiliaire efficace et dévouée mais qui est plus légère que son patron.
Au final, l'album n'égalera pas le formidable "Brouillard au pont de Tolbiac" qui constitue la référence de la série, mais il reste agréable à lire.
En bref : pour les amoureux du Paris d'Audiard et des polars à l'ancienne.
Boulevard…ossements par BARAL chez Casterman
Denis MARC