Toute la population du Japon aura le même nom de famille d’ici 2531 si la Loi sur le mariage ne change pas | 24 heures
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Toute la population du Japon aura le même nom de famille d’ici 2531 si la Loi sur le mariage ne change pas

Image principale de l'article Tous les Japonais auront le même nom de famille
AFP

Dans 500 ans, tous les Japonais pourraient s’appeler Sato si la loi continue à obliger les couples à avoir le même nom de famille. C’est ce qu'avance une recherche d'un professeur d’économie produite dans le cadre d’une campagne pour faire changer le Code civil.

Selon les projections du professeur d’économie de l’université Tohoku, Hiroshi Yoshida, la moitié de la population japonaise aura «Sato» comme nom de famille en 2446, puis 100 % en 2531.

Sato est déjà le nom de famille le plus commun du pays, étant porté par 1,5% de la population.

Selon la Loi sur le mariage du Code civil japonais, inchangée depuis la fin du 19e siècle, les nouveaux mariés doivent choisir un nom de famille commun. Il peut être celui de l’époux ou de l’épouse. Dans 95% des cas, c’est toutefois la femme qui change son nom pour celui de son mari.

Le Japon est le seul pays qui oblige les époux à adopter le même nom par la loi.

Perte d’individualité

Publiés le 1er avril, les résultats de la recherche de Hiroshi Yoshida ne relèvent pas de la blague. 

«Si tout le monde s’appelle Sato, on pourrait devoir s’appeler par nos prénoms ou même des numéros. Je ne pense pas que ce serait un monde où il fait bon vivre», affirme le professeur d'économie. 

Une telle uniformité représenterait une perte de dignité individuelle, mais aussi d’héritages culturels et familiaux, ajoute-t-il. 

Selon sa recherche, si les couples avaient le choix de garder ou de changer leur nom, seulement 7,96 % des Japonais et Japonaises s’appelleraient Sato en 2531.

Cette donnée se base sur un sondage mené en 2022. Parmi les 1000 répondants, 39,3% avaient affirmé qu’ils voudraient le même nom de famille que leur conjoint(e) même si la loi venait à changer.

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Changer un Code civil vieillot

La recherche de Yoshida s’inscrit dans une campagne du Think Name Project et d’autres organisations qui militent pour faire changer le Code civil japonais.

De nombreuses femmes soutiennent que les procédures de changement de nom avec leur banque, leur employeur ou le gouvernement représentent une grande perte de temps et d’énergie.

Le gouvernement permet seulement pour le moment d’ajouter son «nom de jeune fille» en plus du nom de famille officiel sur les passeports, les permis de conduire et les certificats de naissance. Cependant, seul un nom peut être mis au «koseki», le registre familial japonais.

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Des membres conservateurs du parti au pouvoir, le Parti libéral-démocrate, ont affirmé que de changer la loi sur le mariage pourrait ébranler l’unité familiale et causer des «effets néfastes sur les enfants».

Pourtant, malgré la loi sur le mariage, le taux de divorce au Japon est semblable à celui de pays comme le Royaume-Uni et l’Allemagne, où il est possible de garder son nom.

Avec les informations de The Guardian

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