En quelques heures à peine les accusations ont inondé les réseaux sociaux. «Six musulmans se seraient rendus auprès d’une famille […] à l’extérieur du Quest Mall [à Calcutta] et auraient enlevé leur fille.» «Faites passer le message», écrivait mi-mars Sunanda Roy, suivie par plus de 60 000 personnes sur X (ex-Twitter). L’influenceuse de droite n’aura pas attendu longtemps. Une myriade d’autres comptes et messages WhatsApp ont relayé l’information, et dénoncé «quatre cas similaires sur les dix derniers jours». La police de la ville a dû réagir : «Aucun incident de ce type n’a eu lieu», a-t-elle rétorqué, recouvrant les messages d’un large «FAKE» en lettres rouges majuscules.
Ce type de récit, l’Inde, qui s’apprête à élire un nouveau Parlement à partir de vendredi 19 avril, en connaît plus d’un. Désinformation, mèmes moqueurs, appels au massacre, théories du complot… Sur tous les réseaux sociaux, les textes et vidéos ciblant les musulmans pullulent. Selon un rapport publié fin février par India Hate Lab, un groupe de recherche basé à Washington, les discours islamophobes ont augmenté de 62 % en Inde entr