Mineure sous emprise et "ménage à trois" en presqu'île de Crozon

L'homme de 31 ans avait une relation avec une adolescente de 15 ans. Il l'a aidée à quitter son foyer à Brest. Mardi 16 avril 2024, il a été condamné par le tribunal de Quimper. 

Mardi
Mardi 16 avril 2024, un trentenaire a comparu au tribunal de Quimper pour avoir aidé une mineure de 15 ans à fuguer alors qu'il avait une relation avec elle.  ©Matthieu GAIN
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Le prévenu, 31 ans, n’a pas caché sa relation avec l’une de ses voisines de 15 ans. L’homme vit à Telgruc-sur-mer (Finistère) en presqu’île de Crozon

En septembre 2023, les parents de l’adolescente déposent plainte pour dénoncer la situation.

Dans son téléphone, ils sont tombés sur des messages à caractère sexuel et y décèlent « une emprise » du prévenu. « Deux ans en arrière, elle passait l’été chez nous. En août 2023, on s’est rapproché », a confié ce dernier. 

Placée dans un foyer à Brest

Il a comparu au tribunal de Quimper, mardi 16 avril 2024. « Vous confirmez avoir fait ménage à trois chez vous, avec votre ex-compagne ? », l’a questionné Jean-Baptiste Doubliez, le procureur. Son fils habitait également les lieux.

La réponse fuse : « Je respecte ma femme. Quand il s’est passé des trucs, je le lui ai caché. »  

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Fin 2023, la jeune fille est placée dans un foyer de Brest. Elle fait une fugue le jour de Noël pour retrouver le prévenu.

C’est vrai. Je suis allé la voir. On a dormi dans ma voiture. À 4h ou 5h du matin, elle a voulu rentrer mais la porte était fermée. On est donc allé à Telgruc pour boire un chocolat chaud.

Menaces de mort

Le 26 décembre au matin, il tombe sur la maman de l’adolescente. Il l’aurait menacée de mort. L’intéressé l’a contesté au tribunal. 

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Pour lui, il a agi pour sauver la jeune femme : « Qui était là pour la soutenir ? Qui l’a aidée quand elle a subi un viol ? »

Le parquet y voit plutôt « un long travail de sape » pour la couper de ses parents, de ses amis, de son école. 

Il était en détention provisoire depuis fin février après la reprise des contacts avec la victime. 

Je n’y peux rien si j’ai des sentiments pour une fille de 15 ans.  

Le prévenu. 

Rapports sexuels non protégés

Me David Pavec, l’avocat de la victime, a une autre version.

Cette attirance d’une adolescente pour quelqu’un de plus âgé montre souvent un grand mal-être. Je crois que Monsieur a surtout flairé le bon coup et en a largement profité.

Le trentenaire pense qu’il est toujours en couple avec elle. Que son rôle est de la protéger : « C’est moi qui étais là pour les choses difficiles comme son IVG. » 

Ces propos ont fait bondir le tribunal.

« Ça va vos leçons d’éducation ! Vous avez eu avec elle des relations sexuelles non protégées, vous lui avez fait du chantage au suicide », a grondé la présidente, Lucile Chaussade

Quatre mois prison 

Le prévenu, 11 mentions au casier, ne travaille pas. Me Yann Leroux, son avocat, a plaidé la relaxe. « On a beaucoup parlé de la relation de Monsieur avec une mineure de 15 ans. Mais vous n’êtes pas un tribunal de la morale. Chacun se fera son avis. »

Il a rappelé que son client n’était poursuivi que pour soustraction d’enfant entre le 25 et le 26 décembre. 

Le parquet avait requis trois ans dont 18 mois avec un sursis probatoire de deux ans. 

Le tribunal a ramené la peine à quatre mois d’emprisonnement ferme et huit mois avec un sursis probatoire de deux ans. Le trentenaire est reparti en détention à l’issue de son procès.

À sa sortie, il a interdiction de contact et de paraître au domicile de la victime. Il devra l’indemniser à hauteur de 800 euros.

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