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Voiture électrique : « La course au modèle à petit prix produit en Europe est lancée »

Renault et Nissan, fraîchement divorcés, tentent de nouer des relations avec d’autres concurrents. Des projets d’alliance stratégiques qui interviennent dans un contexte où les constructeurs cherchent à faire baisser le prix de ventes de leurs véhicules, observe Philippe Escande, journaliste économique au « Monde ».

Publié le 18 mars 2024 à 10h28, modifié le 18 mars 2024 à 10h30 Temps de Lecture 2 min.

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On ne peut pas demander à des couples fraîchement divorcés de renoncer à chercher de nouveaux partenaires. Même si l’amertume de l’expérience passée rend chacun, en général, plus prudent. Ce vendredi 15 mars, le constructeur japonais Nissan, tout juste séparé, industriellement, de Renault, a prudemment fait part de son projet d’alliance avec son concurrent japonais Honda. Ce sera juste une tentative non engageante, qui commencera par un travail sur les logiciels et systèmes intelligents pour les voitures électriques. La question d’un enfant ensemble, un nouveau véhicule électrique, se posera plus tard.

Renault n’est pas en reste. Refroidi par son aventure à l’autre bout du globe, il tente un rapprochement moins exotique avec l’un de ses plus vieux adversaires, l’allemand Volkswagen. Ce dernier semble néanmoins plus partisan de l’union libre que ses homologues nippons. Oliver Blume, son PDG, a confirmé discuter, avec Renault, la possibilité de construire un modèle commun. C’est la seule façon pour lui de parvenir rapidement à un prix de vente proche des voitures à essence ou diesel. Le prix, superbement ignoré des constructeurs européens en 2021 et 2022 quand les pénuries de composants et l’appétit des clients allongeaient les listes d’attente, revient en force.

La période des marges grasses est définitivement passée. Après l’euphorie, symbolisée par l’engouement pour Tesla, l’industrie revient aux fondamentaux. On ne peut pas durablement vendre une voiture 15 000 euros de plus que son équivalent thermique, juste parce qu’elle a un moteur électrique. L’urgence à faire baisser les coûts est d’autant plus grande que les chinois frappent à la porte. Ils sont pour l’instant entrés en Europe par la voie des modèles haut de gamme plus lucratifs qu’ils expédient de Chine par cargos entiers. Mais Renault, comme Volkswagen ou Nissan savent qu’ils ont la capacité d’écraser les prix, comme ils le font actuellement dans l’empire du Milieu face au ralentissement du marché. Le numéro un chinois et mondial BYD sortira ses premières voitures de son usine hongroise, au cœur de l’Europe, avant 2027.

Grande fébrilité

Pour Volkswagen, la priorité est donc de descendre sous les 25 000 euros. Or, de son propre aveu, il ne parviendra pas à sortir une voiture électrique à moins de 20 000 euros avant dix ans. Pour l’instant, le seul européen à savoir faire cela, c’est Renault, avec son modèle Dacia Spring, mais qui est fabriqué en Chine.

La course au modèle à petit prix produit en Europe est lancée. Toutes ces discussions entre ennemis d’hier, dont l’issue est très incertaine, traduisent une grande fébrilité face à une transition de plus en plus chaotique. Samedi 16 mars, le PDG du loueur américain Hertz, Stephen Scherr, a été débarqué car il avait acheté trop de voitures électriques. Or, la demande a été plus faible que prévu, les réparations plus coûteuses et le prix à la revente s’est effondré. Le groupe a revendu le tiers de son stock en décembre 2023 à prix cassé. La raison de cette vente catastrophique qui lui a fait perdre plus de 200 millions d’euros ? La concurrence chinoise qui a poussé Tesla à brader ses voitures neuves, dévalorisant d’autant le prix de l’occasion. Scènes de ménage et déceptions amoureuses à prévoir sur le chemin escarpé de la transition énergétique.

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