Emmanuel Macron va recevoir les agriculteurs « très rapidement », annonce Marc Fesneau

Le ministre de l’Agriculture a assuré ce vendredi que le président rencontrera les syndicats agricoles « dans les prochains jours, ou semaines ». Après un rendez-vous reporté en mars, il a assuré malgré tout que le président « a l’habitude de tenir ses engagements ».

Le ministre de l'Agriculture a assuré que l'exécutif "continue à travailler pour le monde agricole". LP/Fred Dugit
Le ministre de l'Agriculture a assuré que l'exécutif "continue à travailler pour le monde agricole". LP/Fred Dugit

    Près d’un mois et demi après le Salon de l’agriculture, Emmanuel Macron n’a pas oublié sa promesse de rencontrer à nouveau les acteurs de la filière agricole. « Dans les prochains jours ou semaines, mais très rapidement maintenant, il recevra les agriculteurs », a assuré sur France 2 le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau. « Le président de la République a l’habitude de tenir ses engagements, il aime bien revenir sur des engagements qu’il a pris pour faire un point d’étape », a-t-il assuré.

    Le ministre a pointé « des agendas parfois compliqués », notamment « internationaux », pour justifier qu’aucune rencontre avec les syndicats agricoles n’ait eu lieu pour le moment depuis le Salon de l’agriculture. Mais le rendez-vous devrait désormais être pris prochainement : « l’idée, c’est que le président de la République puisse les recevoir pour leur donner sa vision, au-delà des mesures plus conjoncturelles ou structurelles », a appuyé Marc Fesneau.

    « On continue à travailler »

    Une rencontre avec les syndicats avait été promise par le chef de l’État lors du Salon de l’agriculture, qui s’était déroulé dans une ambiance houleuse, après des semaines de crise et de revendications au sein du monde agricole. Mi-mars, la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot avait annoncé qu’Emmanuel Macron recevrait les organisations syndicales la semaine suivante, un rendez-vous qui a été finalement reporté.

    La date du 19 mars avait été initialement fixée, mais « les choses ont pris plus de temps », avait justifié une source ministérielle auprès de France info notamment, tout en assurant que « le président a demandé à ce que l’exécutif y mette de l’énergie ». « Les conditions pour sortir de la crise agricole ne sont pas réunies », avait jugé de son côté le patron de la FNSEA Arnaud Rousseau, estimant que « le rythme n’y est pas du tout » dans la mise en œuvre des mesures promises par le gouvernement aux agriculteurs en colère.



    Face à la pression que veulent continuer de maintenir les syndicats, l’exécutif « continuer de déployer le plan tel qu’il a été prévu », a assuré Marc Fesneau. « On a présenté le projet de loi, on continue à travailler pour le monde agricole », a-t-il appuyé.

    Le ministre est aussi revenu sur une promesse lancée par Emmanuel Macron lors du Salon de l’agriculture, celle de la mise en place de « prix plancher », « en dessous duquel le transformateur ne peut pas acheter, en dessous duquel le distributeur ne peut pas vendre ». « L’indicateur se fera filière par filière et constituera ce prix », avait avancé le chef de l’État.

    « Volonté intacte »

    Depuis, l’Assemblée a adopté en première lecture une loi en faveur de ces « prix planchers », mais les organisations syndicales s’impatientent, estimant que cette annonce tarde à se concrétiser. Trois syndicats agricoles minoritaires, dont la Coordination rurale, ont d’ailleurs interpellé mardi le président sur cette promesse, un sujet « scandaleusement quasi disparu » des engagements de l’exécutif pour sortir de la crise, selon eux. Ces prix planches sont pourtant la « condition n° 1 » selon eux « pour sortir durablement de la crise agricole », ont-ils estimé.

    « La volonté du gouvernement et du président de la République est intacte, mais pour avoir des indicateurs de production il faut les construire, les fabriquer, se mettre d’accord », a répliqué Marc Fesneau. Il a rappelé qu’une mission avait été lancée avec deux parlementaires pour identifier des améliorations possibles sur les lois Egalim, censées améliorer la prise en compte des coûts de production des agriculteurs.

    VIDÉO. « Sécuriser, simplifier » défend Marc Fesneau à propos du projet de loi agricole

    « Il faut construire filière par filière, plus que ça ne l’est encore, des prix et indicateurs qui permettront de faire en sorte que l’on ait une marche en avant du prix », a poursuivi le ministre, soulignant au passage qu’ « une partie des productions françaises ne sont pas dans Egalim », comme les fruits et légumes, les vins et grandes cultures. « Il faut qu’on regarde quels sont les indices et les coûts de production, et à partir de là que l’on construise le prix par la marche en avant », a-t-il insisté.

    Quant aux économies massives annoncées par le gouvernement, avec dix milliards d’économies supplémentaires évoquées cette semaine, « on fera comme tout le monde une part d’économie, mais en net, le budget de l’Agriculture n’aura jamais été élevé cette année que de tout temps », a assuré Marc Fesneau. Le budget du ministère a augmenté d’un « milliard supplémentaire » en 2024, a-t-il notamment pointé, soulignant plus largement avoir « gagné 25 % de notre budget sur la planification écologique cette année ». « Je me vois mal dire qu’on ne fait pas d’effort sur l’agriculture », a-t-il insisté.