Un anticyclone à l’ouest de l’Europe, et une dépression à l’est. Ça, c’est le contexte qui fait chuter le mercure, comme l’expliquait à actu.fr le météorologue Yann Amice ce mercredi 17 avril 2024. Ce flux orienté au nord, parti pour durer, inquiète désormais grandement les arboriculteurs et viticulteurs français.
Car cette situation, bien installée depuis quelques jours et qui devrait se poursuivre jusqu’au milieu de la semaine prochaine au moins, pourrait bien entraîner des gelées sur la France, et menacer les cultures.
« Un risque de perte totale de récolte par cumul de nuits de gel »
Un scénario redouté, régulièrement, depuis quelques années. Les températures maximales, elles, seront souvent également sensiblement inférieures aux normales de saison.
« Selon la nébulosité, le vent et la phénologie (Ndlr : la croissance et le développement des plantes), il existe un risque non nul de perte totale de récolte par cumul de nuits de gel », s’alarme ainsi sur X (ex-Twitter) l’agroclimatologue Serge Zaka.
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Un début de mois très doux et une végétation en avance
En raison des températures exceptionnellement douces en ce début avril – Météo France a comptabilisé des niveaux de température records sur l’Hexagone pendant le week-end des 12, 13 et 14 avril 2024, notamment – les vergers ont bourgeonné. Et ce changement radical de temps pourrait être dévastateur.
Pour anticiper ces épisodes de gel, des arbres fruitiers sont parfois équipés de bougies antigel. Et « les prochains jours » pourraient aussi être compliqués pour les vignerons de Gironde, raconte Le Républicain. Tours anti-gel, bougies, bottes de foin… Ils se préparent. « Il faut se tenir prêt s’il faut allumer les bougies, même en pleine nuit », racontent-ils à nos confrères, en craignant le pire.
Les récoltes françaises sont concernées, mais aussi celles de toute l’Europe centrale, relève Serge Zaka. « Ces vergers subissent des records de chaleur depuis des semaines. Résultat ? Ils ont un mois d’avance sur leur développement et leur sensibilité au gel a été décuplée, souligne-t-il. Ce type de gel est classique en avril. Il n’y aura sûrement pas (ou peu) de records de froid. La problématique n’est pas le gel, mais la douceur hivernale et printanière. », insiste-t-il.
Avec le réchauffement climatique, on observe une douceur hivernale qui réveille les végétaux beaucoup trop tôt et qui se font ensuite brûler par le gel. « Ça fait plusieurs années de suite qu’on observe ça et cela peut provoquer des dégâts (comme après le gel massif d’avril 2021, où avant on avait eu presque 20°C sur toute la France en mars) », rappelait l’agroclimatologue sur actu.fr en début d’année.
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