Incapable de trouver une sortie de crise à Gaza, le premier ministre israélien ira-t-il jusqu’à exposer le Proche-Orient à une nouvelle guerre plutôt que de laisser à d’autres la tâche d’assurer la sécurité et l’avenir d’Israël par la négociation avec ses voisins ?
Destinée à éviter à la population de Gaza une famine dévastatrice, l’initiative humanitaire du président états-unien révèle l’incapacité de Washington et des alliés et amis d’Israël à convaincre Nétanyahou et sa coalition de respecter les lois de la guerre.
Alors qu’une nouvelle phase de la négociation sur l’instauration d’un cessez-le-feu à Gaza devait s’ouvrir ce dimanche au Caire, Israël a ajourné le départ de sa délégation pour l’Égypte, en invoquant un manquement du Hamas aux arrangements conclus.
Les États-Unis et leurs alliés, dont la France, qui ont laissé Israël massacrer depuis quatre mois la population de Gaza, s’associent aujourd’hui pour cesser de financer la plus grande organisation humanitaire de l’enclave. Ses programmes pourraient s’arrêter à la fin du mois.
Le premier ministre comptait sur l’« union sacrée » provoquée par le carnage du 7 octobre 2023 et la guerre contre le Hamas pour en finir avec les manifestations. Il n’avait pas prévu qu’aux mécontents s’ajouteraient celles et ceux qui lui reprochent de n’avoir pas libéré les otages.
Désavoué par la haute instance judiciaire qui a invalidé sa réforme judiciaire, critiqué pour sa conduite erratique de la guerre contre le Hamas… Benyamin Nétanyahou n’a jamais été aussi impopulaire. Il a le choix entre la démission et la fuite en avant.
Le premier ministre israélien a annoncé le jour de Noël une nouvelle intensification des frappes à Gaza. Après la guerre, il devra répondre de sa responsabilité dans les choix qui viennent d’exposer Israël à un traumatisme historique et la population palestinienne à un carnage barbare.
Occupé à fuir ses responsabilités dans les choix stratégiques aventureux qui ont permis l’attaque terroriste du 7 octobre dernier, le premier ministre israélien n’a développé aucune vision pour l’après-guerre dans la bande de Gaza. Contrairement à Washington.
L’armée israélienne utilise dans la bande de Gaza une stratégie de guerre totale qui ne distingue pas les cibles civiles des cibles militaires et ignore délibérément le principe de proportionnalité de la force, fondements du droit de la guerre. En application d’une doctrine inventée il y a quinze ans par un actuel ministre de Nétanyahou.
Selon l’ancien ambassadeur Yves Aubin de la Messuzière, spécialiste du monde arabe, Emmanuel Macron, qui entend tout décider seul, adopte avec la question du Proche-Orient une posture « jupitérienne ». Au prix du discrédit international de la France.
Coupable d’avoir permis au Qatar de financer le Hamas pendant qu’il refusait de négocier avec l’Autorité palestinienne, développait la colonisation et tentait d’échapper à ses procès, le premier ministre israélien va devoir rendre des comptes. Avant même la fin de la guerre ?
La bande de Gaza héberge actuellement deux groupes d’otages : ceux qui ont été capturés par le Hamas lors de son attaque du 7 octobre et les habitants palestiniens de l’enclave, boucliers des islamistes et cibles de la vengeance aveugle d’Israël.
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Le fondateur du Nouvel Observateur est mort le19 février. J’y ai travaillé pendant plus de 45 ans et présidé près de 10 ans sa Société des rédacteurs. Assez longtemps pour oser ajouter un témoignage personnel aux hommages qui ont suivi sa disparition, la semaine dernière, à l’âge de 99 ans.
Malgré les démarches d’Emmanuel Macron et du ministère des affaires étrangères, le gouvernement israélien vient de prolonger de trois mois la détention administrative, sans procès ni charge, du jeune avocat franco-palestinien qui a déjà passé dix mois dans une prison israélienne.
L’avocate israélo-allemande Felicia Langer, qui vient de mourir à Tubingen, en Allemagne, à l’âge de 87 ans, victime d’un cancer, était une combattante de la justice et du droit, qui avait consacré la majeure parie de sa carrière professionnelle à la défense des Palestiniens.
L’Institut de recherches et d’études Méditerranée Moyen-Orient (IReMMO) organise lundi 27 novembre, au Palais du Luxembourg un colloque international destiné à faire le point sur le conflit israélo-palestinien et à examiner les moyens, pour la France de contribuer à une reprise effective du processus de paix, à l’agonie depuis 2014.