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Claudia Tagbo : « Ma première langue, c’est le théâtre »

Les deux comédiennes sont à l’affiche de « Karaoké ». Elles se confient sur leur rapport au rire.
Fabrice Leclerc , Mis à jour le

La comédienne est à l’affiche de « Karaoké » aux côtés de Michèle Laroque. Rencontre volcanique avec Claudia Tagbo, artiste touche-à-tout.

Elle ne pensait pas qu’on le ferait. On avait croisé ­Claudia Tagbo il y a quelques mois dans un festival et l’on s’était dit que ce serait bien de parler d’elle dans le journal. Elle en avait envie. Un peu de reconnaissance ne fait jamais de mal. Pendant la séance photo, elle joue de son rire sardonique qui fait trembler les murs. Claudia aime rigoler, faire le clown. Mais pas que. « Autant clown blanc que clown noir », sourit-elle. Claudia Tagbo se comprend dans ses nuances.

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Face à Michèle Laroque, chanteuse lyrique adulée qui dérape, elle incarne Fatou, femme de ménage au grand cœur, fan de karaoké. Deux mondes qui ­s’affrontent mais vont devoir faire un bout de chemin ensemble, soit le moteur traditionnel d’une comédie dont on pourrait trouver le ressort un peu facile. « Essayons de sortir des stéréotypes. Peu importe la couleur de peau ou le peu de moyens, on peut aller loin et vivre ses rêves. » Elle en sait quelque chose, la petite Claudia née à Abidjan, qui passe son adolescence en Lozère et dans le Gard. « Prends la petite, elle va les faire rire ! » ­a-­t-elle­­ souvent entendu.

 Jacqueline Maillan avait ce côté solaire et mélancolique. Ça me ressemble un peu, oui… 

Claudia Tagbo

Elle rate ensuite l’entrée au Conservatoire de ­Montpellier. Mais va faire ses armes pendant plusieurs années au théâtre, « la première langue que j’ai apprise », se souvient-elle. Elle joue « Phèdre », « Lucrèce Borgia », travaille avec Stanislas Nordey ou Olivier Py. Apparaît dans « Fatou la Malienne », de Daniel Vigne, qui marquera la fiction télé française en 2001 en parlant pour la première fois en prime time des femmes noires, du mariage forcé et de l’excision.


Mais Claudia n’aime rien tant que les cassures. Sur un coup de tête, elle se lance dans le stand-up, apparaît dans le Jamel Comedy Club. Dès lors, sa nature comique prend le dessus. Elle a la tchatche, sorte de mitraillette à blagues, « mais j’y ai aussi amené ma technique théâtrale, la connaissance du corps sur une scène ». Et des influences, celle de Whoopi Goldberg (elle reprendra son rôle dans la comédie musicale adaptée de « Ghost ») et de Jacqueline Maillan. « Elle avait ce côté solaire et mélancolique. Ça me ressemble un peu, oui… »

 Quand je fais les émissions d’Arthur, j’aime l’idée simple de faire marrer 

Claudia Tagbo


Entre cinéma, télévision et scène (son quatrième one-woman-show est encore en gestation), elle n’a pas l’impression de se disperser. « Quand je fais les émissions d’Arthur, j’aime l’idée simple de faire marrer. Et puis, il ne faut pas se voiler la face. C’est une exposition médiatique inespérée. »

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La cinquantaine acquise, Claudia Tagbo déteste le langage policé. Quand elle quitte la série à succès de France 2 « Le crime lui va si bien », elle explique tout simplement qu’elle ne s’entendait plus avec la production.

 Il faut arrêter les postures : je veux être demandée 

Claudia Tagbo

TF1 lui fait désormais les yeux doux avec une nouvelle série, « R.I.P. », le cinéma se l’arrache (elle va commencer le nouveau film de Jean-­Pascal Zadi). « Il faut arrêter les postures : je veux être demandée. Les actrices qui prétendent le contraire sont des menteuses. »

Sa notoriété grandissante la ravit, même si une certaine Élise, qu’elle voit une fois par mois, lui rétorque que « ce n’est pas parce que tu es connue que tu ne vas pas me descendre le sac-poubelle ! ». Les mamans ont toujours raison. Dans la famille Tagbo, l’humour est un coup de poing qui doit passer comme une caresse…

«Karaoké», en salle actuellement.

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