Aller voir un concert d’Alpha Wann, c’est un peu comme aller voir un match des Diables Rouges : t’es à peu près sûr qu’il y aura de la technique et du spectacle. Et c’était largement le cas jeudi soir dans une salle de La Madeleine surchauffée. Il faut dire que le public a pu profiter de la première partie d’Infinit’ en guise d’échauffement, histoire d’être bien en jambes pour le show que tout le monde attendait.
Vers 21h30, Alpha Wann déboule sur scène avec une mise en bouche de choix: le morceau "Le siège". Comme on s’y attendait, le flow est précis et le public assure les backs. "Tu l’appelles mère patrie", balance Philly Flingue; "Je l’appelle dame nation", répond une foule déjà conquise.
Quand t’as un gâteau, tu commences pas par la cerise mon frère !
Bandeau bleu sur la tête et T-shirt du Roi Heenok sur les épaules, le rappeur de L’Entourage enchaîne avec "Starsky et Hutch" et "Ça va ensemble". "Bruxelles et le bordel… ça va ensemble !", répète Alpha en constatant à quel point le public de la Madeleine est bouillant. Quand des spectateurs du premier rang réclament un son, Alph Lauren temporise : "Quand t’as un gâteau, tu commences pas par la cerise mon frère !". La soirée s’annonce épique.
Alors que, comme il le rappelle, son album UMLA est sorti il y a un peu plus d’un an, Alpha Wann fait partie des plumes les plus aiguisées du rap jeu, et il l’a prouvé une nouvelle fois lors de son passage à Bruxelles. De la fosse au balcon, l’ambiance électrique fait hésiter le public entre l’enjaillement sur les prods de Diabi, VM The Don ou encore Hologram Lo’ et l’écoute attentive du flow chirurgical du rappeur. Il n’hésite d’ailleurs pas tester la fidélité des bruxellois en balançant un extrait d’Alph Lauren (volume 1), un projet sorti en 2014. "Vous connaissez ? C’est le premier vrai projet sérieux que j’ai sorti dans ma vie", confie l’acolyte de Nekfeu. La réponse du public ne se fait pas attendre.
Après un passage sur scène d’Infinit’ pour interpréter "Vivre bien" en feat avec Alpha Wann, le concert touche tout doucement à sa fin. Mais l’ancien membre de 1995 ne peut pas partir avant de livrer son "Langage crypté", un morceau dont il avoue lui-même avoir besoin d’aide pour démarrer le premier couplet. Pas de problème, Bruxelles est chaud pour le backer, comme depuis le début du concert d’ailleurs. Le Phaal clôture finalement avec un "Stupéfiant et noir" d’anthologie, la communion avec le public est totale… Et nous on a trop kiffé.
