Calcul de la date de Pâques - Définition

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Introduction

La date de la fête de Pâques est importante tant dans la vie religieuse que dans la vie civile. Dans la vie religieuse, parce que plusieurs fêtes ou célébrations sont fixées d’après cette date de Pâques dans le comput. Dans la vie civile, cela tient au fait que, dans de très nombreux pays, certaines des fêtes chrétiennes religieuses sont l’occasion de jours fériés ; par exemple : vendredi saint, lundi de Pâques, lundi de Pentecôte, lundi de Pentecôte en France ou jeudi de l’Ascension.

Date de Pâques

Cette date fait l’objet d’une définition de nature astronomique : en l’an 325, le concile de Nicée a décrété la règle suivante : Pâques est célébré le dimanche qui suit le quatorzième jour de la lune qui atteint cet âge au 21 mars ou immédiatement après. Autrement dit, c’est le premier dimanche qui suit la première pleine lune le 21 mars ou après (marquant le début du printemps). Avant ce concile, la fête suivait des règles variables, influencées par la date de Pessa'h.

Dans cette définition, l’expression « âge de la lune » n’est pas prise dans son sens usuel : l’âge est compté en jours entiers, à partir du jour de la nouvelle lune. De plus, c’est la lune de comput (dite aussi lune pascale) qui est utilisée, et non la nouvelle lune réelle. La date ne dépend ni des tables astronomiques, ni d’une observation directe du croissant (pratique encore en usage pour l’observation de certaines fêtes musulmanes). Ce n'est pas la date de l'équinoxe de printemps, mais bien le 21 mars, qui est utilisée comme date de référence (l'équinoxe de printemps tombe souvent un 21 mars, mais aussi le 20 mars).

Par construction, Pâques se situe au plus tôt le 22 mars. Cela se produit quand la lunaison pascale commence le 8 mars (nouvelle lune) et que le 22 mars est un dimanche (postérieur à l'équinoxe qui coïncide ce jour-là avec la pleine lune de comput).

Au contraire la date la plus tardive possible est le 25 avril. En effet, dans le comput grégorien, une lunaison (nouvelle lune) peut commencer le 7 mars. Le quatorzième jour (dernière pleine lune d’hiver) tombe alors le 20 mars et la pleine lune suivante (première pleine lune du printemps) est le 18 avril (29 jours après). Si ce 18 avril est déjà un dimanche, Pâques tombe le dimanche suivant (le 25).

Il en est de même dans le comput julien car, même s’il n’y a pas de nouvelle lune possible le 7 mars dans ce calendrier, une lunaison qui commencerait le 6 mars julien durerait alors 30 jours et non 29.

La détermination de la date de Pâques chrétienne a fait l'objet de nombreuses études. En 463, la pape Hilaire a approuvé le cycle pascal calculé par Victorin d'Aquitaine, approuvé en Gaule au concile d'Orléans de 541. En 525, c'est Denys le Petit qui a établi le cycle pascal adopté par l'église catholique.

Pâques et Pessah'

On affirme souvent que la date des Pâques catholiques et protestantes (qui sont identiques) et la date des Pâques orthodoxes seraient retardées pour ne pas coïncider avec la Pâque juive. Il n’en est absolument rien, au contraire. Il se trouve juste qu’une différence de dates s’était parfois produite durant les premiers siècles.

En effet la coïncidence des deux fêtes était pour les philosophes païens un sujet de dérision à l’égard des deux religions qui prétendaient s’opposer et semblaient suivre la même liturgie. Les événements célébrés sont différents : Exode des Hébreux, rapporté par l'Ancien Testament, pour les juifs, et Résurrection du Christ, rapportée par le Nouveau, qui la place pendant la semaine de la Pâque juive, pour les chrétiens.

Au concile de Nicée, une controverse s’éleva : « Les uns soutenaient qu’il fallait suivre la coutume des juifs ; les autres prétendaient qu’il fallait examiner exactement le temps, et ne pas s’accorder avec un peuple si éloigné de la grâce de l’Écriture » (Eusèbe, Vie de l’empereur Constantin, III, 5).

Une troisième solution prévalut : éliminer tout risque de coïncidence avec les autres fêtes ; d’où la règle de Nicée. La Pâque juive est en effet fixée au quatorzième jour de la lune de Nisan, pendant laquelle tombe l'équinoxe de printemps. Ce mois ne coïncide pas forcément avec la Lune fictive du comput chrétien. De sorte que l’effet recherché n’est pas toujours atteint.

Ajoutons que la règle de Nicée ne fait pas partie du dogme et qu’il suffira d’un concile œcuménique pour la modifier lorsque l’intérêt en sera suffisamment ressenti ; que d’éventuelles modifications avaient été explicitement prévues dans les actes du concile de 325 ; enfin que la règle elle-même n’a pas été promulguée à l’époque par le Pape mais par l’empereur Constantin, qui ne fut d’ailleurs baptisé que sur son son lit de mort, 10 ans plus tard. De fait, une déclaration du concile de Vatican II énonce que l'Église ne s'opposerait pas au principe d'une date fixe pour Pâques.

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