Ex étudiant à Alençon, il aurait incité une fille de 11 ans à lui envoyer des photos d'elle nue

Un jeune homme de 24 ans, ancien étudiant à Alençon, était jugé par le tribunal d'Alençon, jeudi 18 avril, pour corruption de mineur et détention d'images pédopornographiques.

L'amant de Delphine a conservé la quasi totalité de leurs échanges sur Snapchat
L'étudiant, installé à Condé-sur-Sarthe au moment des faits, aurait utilisé le réseau social Snapchat pour échanger avec une jeune fille de 11 ans et obtenir des photos d'elle nue. ©Adobe Stock/Illustration
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Bis repetita devant le tribunal pour cet ancien étudiant d’Alençon (Orne), malchanceuse victime de piratages ou prédateur sexuel sur internet ?

Pour la deuxième fois en cinq ans, le jeune homme de 24 ans devait s’expliquer, jeudi 18 avril 2024, sur une affaire étrangement similaire à celle qui lui avait valu un premier passage devant les juges, en octobre 2019.

Sauf que cette fois, les faits sont encore plus graves que lorsqu’il avait été condamné pour avoir organisé des rendez-vous coquins sous l’identité d’une lycéenne de 17 ans.

Corruption de mineur et images pédopornographiques

Jugé cette fois pour corruption de mineur et détention d’images pédopornographiques, l’étudiant a donné les mêmes explications, ou plutôt les mêmes réponses que cinq ans auparavant : « je ne sais pas, c’est bizarre ».

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Ce qui lui semble « bizarre », c’est pourquoi, lorsque des policiers de la région nantaise ont cherché l’internaute qui avait réclamé, et obtenu, des photos d’une jeune fille de 11 ans nue, ils sont tombés sur les adresses IP du prévenu, à Condé-sur-Sarthe, et celle de son père. 

Il ne comprend pas non plus pourquoi ces mêmes enquêteurs ont retrouvé, sur ses appareils personnels et dans le cache de ses applications destinées à « tchater », des dizaines de photos à caractère sexuel, notamment d’enfants dénudés, ainsi que des traces de conversations sans ambiguïté possible.

Orgie et zoophilie… « Des conversations atroces »

« Il y a des pages et des pages de correspondances absolument atroces », a précisé Eric Martin, le président d’audience.

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L’auteur des messages destinés à différents interlocuteurs, dont des mineurs qui avaient explicitement indiqué leur âge, fait notamment part de ses soi-disant « expériences sexuelles », entre « orgie » et « zoophilie », qui ressemblent davantage à des fantasmes.

Pour obtenir les photos de la jeune fille de 11 ans, l’auteur des échanges avait utilisé le réseau social Snapchat et l’avatar d’une adolescente fictive dénommée « Marie ».

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Autre fait troublant : le faux profil mentionne également le nom de famille du prévenu et le chiffre 16, celui du jour de naissance de l’étudiant qu’il utilisait aussi dans son adresse mail personnelle.

Justement trop gros, selon lui, pour être vrai.

J’aurais utilisé des éléments personnels pour commettre des crimes ? Ce n’est pas logique.

Le prévenu de 24 ans

« Ce sont des faits horribles. Je n’aurais jamais fait cela, moi qui ai subi des choses similaires étant plus jeune », a-t-il argumenté. 

Cela aurait pu être « n’importe qui »

Un argument repris par Me Agathe Gauthier, l’avocate de l’adolescente, cette « victime parfaite », qui « ressemble justement au prévenu, à ses 15 ans », lorsqu’il a lui-même été la cible d’un autre interlocuteur mal intentionné. « La méthode est d’ailleurs la même. Il l’appâte en parlant de ses hobbies, gagne sa confiance puis la manipule. »

Il a utilisé les écrans pour assouvir ses désirs.

Agathe Gauthier, avocate de la jeune victime

« N’importe qui aurait pu se connecter à ma box et utiliser mon adresse IP », s’est défendu celui dont les connaissances en informatique sont, selon lui, « dans la moyenne de sa génération ».

« Des preuves évidentes »

Loin de convaincre le Parquet. Celui-ci a dénoncé le « comportement du prévenu », qui nie les faits « avec une facilité déconcertante » malgré des « preuves évidentes » et apparait dans un « déni total » de sa précédente condamnation.

Pour Me Thierry Fillion, l’avocat du prévenu, il demeure « des doutes certains ». « C’est une personne dont l’intelligence est au-dessus de la moyenne, mais il aurait utilisé des informations personnelles pour commettre des infractions.

Sur le plan criminologique, ça ne tient pas la route. C’est même totalement idiot.

Me Thierry Fillion, avocat du prévenu

Pour lui, « les enquêteurs semblent le considérer comme coupable depuis le départ, sans chercher nécessairement d’autres pistes ».

Alors que le Parquet a réclamé huit mois de prison avec sursis, des obligations de suivi socio-judiciaire et de soins, ainsi que des interdictions de travailler avec des mineurs et d’entrer en contact avec la victime pendant cinq ans, le tribunal d’Alençon s’est accordé un délai de réflexion.

Il rendra sa décision mardi 16 juillet 2024.

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