Boxe : Ryad Merhy, bien loin du visage affiché contre Tony Yoka, est retombé dans ses travers aux États-Unis
Victime d’un excès de prudence, le Bruxellois a oublié de passer à l’offensive contre Jared Anderson.
- Publié le 15-04-2024 à 08h56
Battu aux points par Jared Anderson à Corpus Christi à l’issue d’une prestation sans âme, Ryad Merhy n’a pas laissé pas un grand souvenir au public américain : le Bruxellois a adopté une attitude bien trop défensive pour cela.
Si l’on peut comprendre qu’il ait cherché à préserver sa santé face à un adversaire supérieur en taille (12 cm) et en poids (7 kg), son attitude bien trop passive, elle, pose question. De combat, il n’a en effet jamais été question, Merhy le refusant presque systématiquement en reculant et se réfugiant derrière sa garde.
”Je voulais offrir un show au public mais tout seul, c’est très difficile”, commente le vainqueur de 24 ans (17 victoires en 17 combats), jamais réellement testé durant cet affrontement dont il attendait autre chose et qu’il a bien sûr remporté à l’unanimité (100-90, 100-90, 99-91). "Il n’y avait pas d’ouverture. Finir avant la limite était pratiquement impossible face à un adversaire fuyant le combat.”
Les journalistes et consultants ayant assisté à cette soirée mise sur pied par Top Rank, l’une des plus organisations mondiales, n’ont pas mis de gants à l’heure de commenter ce duel soporifique et disputé sous les huées.
Ils blâmaient essentiellement le Belge, reparti avec la 3e défaite de sa carrière en 35 combats et le rouge aux joues.
”Il n’est pas venu pour gagner, il est venu prendre son chèque”, relevait pendant le direct l’ancien champion du monde Tim Bradley. “Il ne se comporte pas en champion. Je ne veux plus jamais voir Merhy, plus jamais.”
Il a pris son chèque à six chiffres qu’il ne méritait pas vraiment.
”Sa mission était de ne pas se faire mettre K.-O. et il a réussi. Il a pris son chèque à six chiffres qu’il ne méritait pas vraiment et, au passage, il a probablement fait dormir de nombreux téléspectateurs”, écrit le journaliste de référence Dan Rafael.
144 coups
Son compte rendu s’appuie sur des statistiques sans appel. Merhy n’a distribué que 144 coups (dont 34 ont atteint leur cible), soit le troisième résultat le plus faible enregistré en 39 ans par le système informatique Compubox pour un combat en dix rounds. Pas dans un grand soir, Anderson a, lui, crédité de 662 coups (dont 128 ont été efficaces).
Bien loin de l’attitude positive affichée face à Tony Yoka, Ryad Merhy a manifesté sa déception, qualifiant sa prestation de “nullité”. Lui qui voyait une opportunité dans ce combat n’est jamais passé à l’offensive, boxant sans conviction.
“Il n’y a pas grand-chose à dire, j’étais absent…” commente le boxeur de 31 ans. “J’ai encore une chose à faire en boxe (Ndlr : aller chercher la ceinture mondiale en bridgerweight) puis j’arrête !”