Après avoir proposé "Blame !" dans un format plus luxueux, les éditions Glénat ont poursuivi les rééditions des œuvres de Tsutomu Nihei avec le grand retour de "Biomega".
Lorsque l’on ouvre pour la première fois un manga de Tsutomu Nihei, c’est son travail visuel époustouflant qui nous saute aux yeux. Avec "Blame !", l’auteur révolution l’univers cyberpunk/post apocalyptique. Son dessin est visionnaire et offre des scènes dantesques à l’architecture splendide. "Biomega", paru 6 ans plus tard, propose toujours cette même intensité époustouflante. Les splendides doubles pages et les structures fouillées font de cette œuvre une création graphiquement vertigineuse. Qui plus est, l’édition grand format proposée par Glénat permet véritablement de profiter du talent de Nihei.
Mais si le dessin est à couper le souffle, la construction du récit se révèle beaucoup moins impressionnante. Le manga, gorgé d’action, présente son héros comme un véritable Terminator aux munitions illimitées dont l’invincibilité et la faible quantité d’informations le concernant en font personnage assez plat. Le tout dans un scénario au déroulement complexe et nécessitant souvent quelques allers-retours à travers les tomes. L’on pourrait aussi reprocher à l’auteur un manque de renouvellement. L’univers de "Biomega" rappelle en effet grandement la première œuvre de Nihei à tel point que certains aiment y voir un préquel de "Blame !".
La série reste toutefois très agréable à lire et le talent inné de son auteur ne reste plus à prouver. L’édition grand format proposée par Glénat est l’occasion de (re) découvrir en détail cette œuvre graphiquement prodigieuse.
"Biomega", une série deluxe en trois tomes éditée aux éditions Glénat.