Le projet de contournement du Neubourg abandonné

Le projet de contournement du Neubourg (Eure) est abandonné par le Département, qui a préféré la mise en place de nouveaux itinéraires pour les convois exceptionnels.

Chantier - déviation sud-ouest- grand-Bourgtheroulde
Thierry Plouvier (à gauche), sur le chantier du contournement de Grand Bourgtheroulde, mardi 26 septembre 2023. « Il n'y aura plus de projet de ce type sous cette mandature », avait-il alors annoncé. ©Archives SL/Le Courrier de l'Eure
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Le projet de contournement du Neubourg (Eure) devait permettre de dévier les poids lourds et les convois exceptionnels. Ceux-ci traversent actuellement le centre-ville et perturbent la circulation, notamment au niveau de la fontaine de l’Envol. Un premier tronçon de 500 mètres de long avait été créé en 2017, au nord du Neubourg, reliant le rond-point de l’usine Aptar et la RD80. Depuis, le projet semblait dans l’impasse.

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« Depuis 2021, il a été décidé unanimement de ne plus faire de contournements locaux dans le département », confirme Thierry Plouvier, vice-président du Département, en charge des mobilités et des infrastructures routières. « Ceux qui sont en cours, on les termine. Mais après, ce sera fini. » 

La loi ZAN

La première raison invoquée par le vice-président est liée à la loi « climat et résilience » du 22 août 2021, et fixant l’objectif de « zéro artificialisation nette (ZAN) des sols » en 2050. La loi ZAN impose aux communautés de communes une réduction de 50 % de leur « empreinte foncière », selon un calcul qui comprend également la construction des nouvelles routes.

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« Un contournement consomme, minimum, entre 25 et 30 hectares. Ce sera autant de terrain qui ne sera plus disponible pour le développement économique ou l’habitat, fait valoir l’élu départemental. On devra dire « désolé, on n’a pas le droit de construire l’école, le gymnase ou la maison médicale, car cela consomme du foncier ». » 

Deuxième argument avancé par le Département : le coût faramineux des infrastructures routières. « Il faut compter entre 30 et 50 millions d’euros pour un contournement, avance Thierry Plouvier. Pendant ce temps, on ne s’occupe pas de sécuriser les axes très accidentogènes, qui enregistrent entre 8 000 et 15 000 véhicules par jour. » Le Département priorise donc les aménagements sur les Routes à grandes circulations (RGC) : à savoir la RD613, qui relie Évreux à Caen, ou encore la RD 6014, entre le Val-d’Oise et l’Est rouennais. 

Une déviation par Brionne

Les problèmes soulevés par le passage des convois exceptionnels n’ont pour autant pas été mis de côté. Entre le deuxième semestre 2022 et janvier 2024, plusieurs réunions ont eu lieu entre les élus locaux, dont les maires du Neubourg et de Brionne, les représentants du Département, mais aussi en présence du sous-préfet de Bernay et des services de l’État compétents (DDTM, DDPP, DREAL…).

« On a travaillé avec les sociétés de transports exceptionnels sur les itinéraires, comment les reporter sur des axes adaptés, explique Thierry Plouvier. Elles vont dans le même sens que nous, cela ne les intéresse pas de rester bloquées pendant 1 h 30 dans Le Neubourg. » 

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L’idée était ainsi de dévier les convois vers Brionne, où l’infrastructure routière permet d’éviter le centre-ville. En parallèle, un dispositif a été mis en place pour obliger les sociétés à prévenir la mairie de l’heure de passage. « Cela permet d’éviter qu’un convoi débarque en plein centre-ville un jour de marché », argue Thierry Plouvier. Autre avantage de la solution adoptée : son très faible coût. « Il n’y a pas eu de dépense, à part intellectuelle ! » sourit le vice-président du Département. Seuls quelques aménagements mineurs sont programmés d’ici 2025, « pour améliorer la circulation », sur le rond-point de la D438, à Brionne.

70 % de baisse du trafic

« On aura toujours des convois agricoles et des camions qui passeront pour desservir les entreprises locales. On a essayé de trouver une solution pour contenir les convois exceptionnels et cela a l’air de fonctionner. » Le vice-président du Département annonce qu’un bilan sera fait au bout d’un an avec les différents acteurs.

« Force est de constater, depuis le début de l’année, que le trafic des convois exceptionnels a fortement diminué », s’est réjouie la maire du Neubourg, Isabelle Vauquelin, lors du conseil municipal du 18 mars dernier. Selon la Mairie, la diminution de la fréquence des convois exceptionnels serait de l’ordre de 70 %. « On a reçu beaucoup plus de déclarations des transporteurs, a-t-elle ajouté. La DREAL a fait beaucoup plus de contrôles surprises des camions, orchestrés par le sous-préfet de Bernay. » 

Interdiction des poids lourds

Autre élément d’explication de cette baisse drastique, pour la maire du Neubourg : « les convois exceptionnels de plus en plus grands », avec par exemple des pales d’éoliennes plus longues que par le passé, qui les contraindraient à passer davantage par les autoroutes.

Désormais, la mairie se concentre sur le principal dossier en cours. L’interdiction de la circulation des poids lourds la nuit, entre 23 h et 6 h, est en effet à l’étude avec le Département, afin de préserver la quiétude des riverains de l’axe route d’Épégard-rue du Champ-de-Bataille-avenue de la Libération. Francis Davoust, adjoint à la sécurité et aux marchés, s’est montré confiant quant aux chances d’aboutir de ce projet. « D’après les dernières informations que l’on a eues, ça va passer », a-t-il annoncé.

Contournement - Le Neubourg
Un premier tronçon avait été réalisé en 2017, entre le rond-point d'Aptar et la RD80. ©SL/Le Courrier de l'Eure

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